Près d’une femme sur 200 décède après une césarienne, selon une étude concernant près de 3 700 mères de 22 pays africains parue dans la revue médicale The Lancet Global Health.
Cette étude fait partie d’une vaste étude « ASOS » (African Surgical Outcomes Study) mesurant les résultats chirurgicaux de tous les patients opérés pendant sept jours dans 183 hôpitaux de 22 pays africains. Cette étude montre que les césariennes sont la chirurgie la plus courante et représentent en moyenne un tiers des interventions chirurgicales en Afrique tandis que le taux de mortalité néonatale après césarienne atteint le double de la moyenne mondiale.
Les saignements sévères, pendant ou suivant l’opération, représentent la complication la plus fréquente chez les femmes africaines.
La mortalité maternelle est par comparaison de l’ordre de 0,1 pour 1.000 opérations au Royaume-Uni alors qu’elle atteint 5,43 pour 1.000 opérations pour les mères africaines étudiées (sur la base de 20 décès après césarienne sur 3.684 mères africaines).
« L’amélioration des résultats chirurgicaux de la césarienne pourrait considérablement réduire la mortalité maternelle et néonatale » (décès dans les 28 premiers jours de la vie), estime le professeur Bruce M. Biccard, de l’Université du Cap (Afrique du Sud) qui a dirigé l’étude.
Dans cette étude, les trois quarts des césariennes ont été faites en urgence (78,2%, 2.867 femmes). Et nombre de mères sont arrivées en chirurgie avec un risque préopératoire déjà élevé en raison de complications liées à la grossesse.
Les mères qui ont des complications placentaires préopératoires, une rupture de l’utérus, des saignements avant la naissance, des saignements obstétricaux sévères au cours de la chirurgie et des complications de l’anesthésie sont plus susceptibles de mourir après ou au cours d’une césarienne.
Les femmes africaines ont présenté près de trois fois plus de complications pendant l’intervention chirurgicale que les femmes américaines.
Meriem Righi