Une étude récente menée par des chercheurs de Weill Cornell Medicine a mis en lumière un acteur inattendu dans la lutte contre la maladie de Parkinson : une enzyme appelée PGK1. Cette enzyme, jusqu’ici méconnue pour son rôle dans les cellules cérébrales, s’est révélée cruciale dans la production d’énergie chimique au sein des neurones, en particulier ceux affectés par cette maladie neurodégénérative.
L’étude, publiée le 21 août dans *Science Advances*, montre que la PGK1 joue un rôle central dans la production d’énergie au niveau des axones des neurones dopaminergiques, les cellules cérébrales les plus touchées par la maladie de Parkinson. Ce rôle est si vital que même une légère augmentation de l’activité de la PGK1 pourrait suffire à prévenir le dysfonctionnement et la dégénérescence de ces neurones, un processus clé dans la progression de la maladie.
Les chercheurs ont découvert que la stimulation de l’activité de la PGK1 pourrait protéger les neurones contre les déficits énergétiques, retardant ainsi les symptômes de la maladie. Le Dr Timothy Ryan, auteur principal de l’étude, a exprimé son optimisme quant aux perspectives offertes par ces découvertes : « Nos résultats montrent que la PGK1 peut réellement faire une grande différence dans la maladie de Parkinson, d’une manière que nous n’avions pas anticipée. »
L’intérêt pour la PGK1 n’est pas nouveau. Des études récentes avaient déjà montré que la térazosine, un médicament approuvé pour traiter l’hypertrophie de la prostate, peut augmenter l’activité de la PGK1, avec des effets bénéfiques observés dans des modèles animaux de la maladie de Parkinson. Toutefois, les chercheurs n’avaient pas encore compris l’ampleur de cette action. La nouvelle étude confirme que même une faible amélioration de l’activité de la PGK1 pourrait avoir un impact significatif.
Un autre aspect fascinant de cette recherche est la découverte du rôle de la protéine DJ-1, un partenaire clé de la PGK1, essentiel pour maximiser ses effets protecteurs. Cela suggère que des médicaments futurs, plus puissants et mieux ciblés, pourraient offrir une protection encore plus efficace contre la maladie de Parkinson.
Pour le Dr Ryan, ces résultats renforcent l’idée que le déficit énergétique dans les neurones dopaminergiques est un facteur déclencheur de la maladie de Parkinson. « Je suis désormais convaincu que la PGK1 est une cible thérapeutique primordiale, » a-t-il déclaré. « Avec l’impact déjà observé de la térazosine, il est passionnant d’imaginer ce que de nouveaux médicaments optimisés pour améliorer la PGK1 pourraient accomplir. »
Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives dans le traitement de la maladie de Parkinson, avec l’espoir que l’activation ciblée de la PGK1 puisse offrir une nouvelle arme contre cette maladie dévastatrice. Les prochaines étapes consisteront à développer des médicaments capables de maximiser cet effet protecteur, offrant ainsi une nouvelle lueur d’espoir aux millions de personnes touchées par cette maladie à travers le monde.
Nouhad Ourebzani