Une vaste étude prospective menée sur plus de 500 000 participants aux États-Unis relance le débat sur les graisses alimentaires : entre beurre et huiles végétales, que faut-il privilégier pour vivre plus longtemps ? Les résultats, publiés dans la revue BMC Medicine, tranchent clairement en faveur des huiles d’origine végétale.
Les chercheurs ont analysé les habitudes alimentaires de 525 991 adultes âgés de 50 à 71 ans, suivis pendant une période moyenne de 16 ans. Leur objectif : évaluer l’impact de la consommation de beurre et d’huiles végétales (comme l’huile d’olive, de maïs, de soja ou de tournesol) sur le risque de mortalité toutes causes confondues, ainsi que sur les décès liés aux maladies cardiovasculaires, au cancer et aux maladies neurodégénératives.
Le constat est net : une consommation plus élevée d’huiles végétales est associée à une réduction significative du risque de mortalité. À l’inverse, le beurre, riche en graisses saturées, est lié à une augmentation modeste mais significative de ce risque.
Par exemple, remplacer 5 grammes de beurre par 5 grammes d’huiles végétales par jour était associé à une réduction de 4 % du risque de mortalité toutes causes confondues. L’effet le plus marqué concernait les maladies cardiovasculaires, avec une baisse de 7 % du risque. L’huile d’olive s’est particulièrement distinguée par ses effets protecteurs, confirmant ainsi les bienfaits du régime méditerranéen.
Ces résultats renforcent les recommandations actuelles des autorités sanitaires internationales, qui préconisent de limiter les graisses saturées – principalement d’origine animale – et de privilégier les sources de graisses insaturées issues du monde végétal. Pour les auteurs de l’étude, il ne s’agit pas de bannir le beurre, mais de rappeler qu’un usage modéré, accompagné d’un apport régulier en bonnes graisses, constitue un choix plus favorable pour la santé à long terme.
Alors que les habitudes alimentaires font de plus en plus l’objet de tensions entre traditions culinaires, marketing et santé publique, cette étude vient rappeler une vérité simple : le type de graisse que nous consommons compte autant – sinon plus – que la quantité.
Nouhad Ourebzani