Et si l’optimisme et l’équilibre émotionnel jouaient un rôle déterminant dans la préservation de la mémoire à l’âge mûr ? Une étude récente, menée par une équipe de recherche de l’Université de Harvard et publiée dans le journal JAMA Network Open, met en lumière le lien étroit entre bien-être psychologique et performance cognitive à partir de la quarantaine.
L’étude a suivi plus de 13 000 adultes âgés de 45 à 85 ans pendant une période de 10 ans, en mesurant régulièrement leur état émotionnel et leurs capacités mnésiques. Les résultats sont sans équivoque : les participants qui déclaraient un haut niveau de satisfaction personnelle, un sentiment de but dans la vie et un bon équilibre émotionnel présentaient une mémoire plus stable que ceux qui faisaient face à des troubles émotionnels récurrents, tels que l’anxiété ou la dépression.
« Nos résultats suggèrent que la santé mentale ne se limite pas à l’absence de trouble, mais qu’un bien-être positif peut lui-même constituer un facteur de protection contre le vieillissement cognitif », explique la Dre Jennifer Ferris, auteure principale de l’étude.
Selon les chercheurs, le stress chronique, souvent accompagné de troubles du sommeil et d’un mode de vie plus sédentaire, affecte les structures cérébrales impliquées dans la mémoire, en particulier l’hippocampe. À l’inverse, un état psychologique positif favoriserait une meilleure régulation hormonale, une réduction de l’inflammation et une plus grande plasticité neuronale.
Ces résultats viennent enrichir un corpus croissant de données qui appellent à une prise en charge globale de la santé, intégrant les dimensions psychologiques comme des leviers concrets de prévention. Ils pourraient également influencer les politiques de santé publique, en intégrant davantage la promotion du bien-être émotionnel dans les stratégies de lutte contre les maladies neurodégénératives.
Face à l’augmentation des cas de déclin cognitif prématuré, notamment en lien avec le vieillissement démographique, cette étude rappelle l’importance de prendre soin de sa santé mentale dès le milieu de la vie. Cultiver des relations sociales positives, pratiquer la pleine conscience, maintenir une activité physique régulière et donner un sens à son quotidien pourraient bien être les nouveaux piliers de la prévention cognitive.
Nouhad Ourebzani