Et si le “mauvais cholestérol” n’était pas toujours aussi dangereux qu’on le pense ? Une étude américaine publiée en avril 2025 dans une prestigieuse revue médicale remet en cause une idée reçue : un taux élevé de cholestérol ne signifie pas forcément un risque accru de maladies du cœur… du moins chez certaines personnes.
Des chercheurs du Lundquist Institute for Biomedical Innovation ont suivi 100 personnes en bonne santé métabolique qui suivent un régime cétogène — très pauvre en sucres, mais riche en graisses. Ces personnes avaient toutes un taux de LDL élevé, ce “mauvais cholestérol” tant redouté. Et pourtant…
À la surprise des chercheurs, aucun lien clair n’a été trouvé entre leur taux de cholestérol élevé et l’apparition de dépôts dans les artères (les fameuses “plaques” qui bouchent les vaisseaux sanguins). En clair : leur cœur restait en bonne santé, malgré ce que laisseraient penser leurs analyses sanguines.
Traditionnellement, on considère qu’un taux élevé de LDL ou d’ApoB (une autre molécule liée au cholestérol) augmente automatiquement le risque de maladies cardiovasculaires. C’est ce qu’on appelle l’hypothèse lipidique. Mais cette nouvelle étude montre que cela n’est pas vrai dans tous les cas.
Pour le Dr Matthew Budoff, principal auteur de l’étude, le message est clair :
« Il est temps d’adopter une vision plus nuancée de la santé cardiaque. Le cholestérol n’est qu’un indicateur parmi d’autres. Il faut regarder l’ensemble du tableau. »
Les chercheurs recommandent donc d’utiliser des outils plus avancés, comme des scanners du cœur (CT-Angiographie), pour évaluer le risque réel chez chaque patient — plutôt que de s’inquiéter à la seule vue d’un taux de cholestérol élevé.
Ce qu’il faut retenir :
• Un taux élevé de LDL ne signifie pas forcément que vous allez faire une crise cardiaque.
• Chez les personnes en bonne santé métabolique (bonne tension, poids normal, etc.), le risque est peut-être moindre.
• Une alimentation cétogène peut augmenter le cholestérol… mais pas forcément le danger.
• Mieux vaut évaluer les risques avec des examens personnalisés, pas uniquement avec une prise de sang.
Nouhad Ourebzani