Une étude internationale publiée le 5 avril 2025 dans la revue Nature Communications révèle pourquoi le cancer colorectal se propage parfois vers certains organes plutôt que d’autres. Grâce à l’analyse poussée du matériel génétique de centaines de tumeurs, les chercheurs ont identifié des “signatures génétiques” qui orienteraient la maladie vers le foie ou même le cerveau.
Quand un cancer colorectal se propage, il peut toucher divers organes, mais le foie et, plus rarement, le cerveau, sont des cibles fréquentes. Comprendre ce “choix” du cancer permettrait d’anticiper son évolution et d’adapter les traitements. C’est précisément ce qu’ont cherché à faire les scientifiques, en décodant les anomalies chromosomiques (les erreurs dans le matériel génétique) des tumeurs.
Les chercheurs ont découvert que certaines anomalies apparaissent très tôt dans le développement de la tumeur et sont associées à une propagation vers le foie ou le cerveau. D’autres anomalies apparaissent plus tardivement, notamment chez les patients développant des métastases cérébrales.
Un point marquant de l’étude : les métastases du cerveau présentent souvent une forme très agressive de la maladie, avec une amplification du gène KRAS, déjà connu pour son rôle dans plusieurs cancers. Cette amplification s’accompagne souvent d’une reprogrammation du fonctionnement cellulaire, rendant les cellules cancéreuses encore plus résistantes et invasives.
Ces résultats ouvrent la voie à un suivi plus précis des patients atteints de cancer colorectal. En repérant tôt certaines anomalies génétiques, les médecins pourraient prédire dans quel organe le cancer est le plus susceptible de se propager. À terme, cela pourrait permettre de mieux cibler les traitements ou d’agir de manière préventive.
Amina Azoune
