Détection des cellules tumorales dans le sang : une percée pour le suivi du cancer du sein

Peut-on améliorer la détection du cancer du sein grâce à une simple prise de sang ? Une équipe de chercheurs affiliée à la société française ScreenCell, dirigée par Sina Naserian (directeur technique) et incluant la doctorante Amira Mehtar, vient de publier une étude novatrice dans International Journal of Molecular Sciences. Elle propose une méthode optimisée pour identifier les cellules tumorales circulantes (CTC), ces cellules cancéreuses qui quittent la tumeur primaire pour circuler dans le sang.

Détecter ces CTC est l’un des défis majeurs de la « biopsie liquide », une approche de plus en plus prometteuse pour suivre l’évolution des cancers sans recourir à des méthodes invasives. Mais la fiabilité de cette détection reste limitée : les marqueurs traditionnels utilisés (tels qu’EpCAM ou les cytokératines) sont parfois absents des cellules les plus agressives ou les plus évolutives, rendant leur traque incomplète.

Pour contourner cet écueil, les chercheurs ont combiné analyses bioinformatiques, tests expérimentaux in vitro et validation clinique. Ils ont d’abord identifié, à partir de données transcriptomiques, 12 gènes surexprimés dans les tumeurs du sein. Trois d’entre eux — MARCKSL1, SLC9A3R1 et RHOD — ont été sélectionnés pour leur robustesse et leur spécificité.

Ces nouveaux marqueurs ont été testés cliniquement sur 40 patientes atteintes d’un cancer du sein avec atteinte ganglionnaire, et comparés à des échantillons sanguins provenant de 18 donneurs sains. Grâce à la technologie développée par ScreenCell, qui isole les CTC sans recourir à des anticorps, les chercheurs ont pu analyser avec finesse l’expression des nouveaux marqueurs et démontrer leur supériorité sur les approches classiques.

Résultat : une détection plus sensible, capable d’identifier des cellules qui auraient échappé aux méthodes traditionnelles, et une meilleure spécificité, limitant les faux positifs. Cette avancée pourrait considérablement améliorer le suivi des patientes, affiner les traitements personnalisés et renforcer les outils de détection précoce des métastases.

L’étude souligne également l’importance de combiner plusieurs disciplines — biologie moléculaire, informatique et clinique — pour affiner les outils diagnostiques. Elle marque une nouvelle étape vers une médecine plus précise, plus personnalisée, et moins invasive.

Nouhad Ourebzani

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