“Glaucome : une menace silencieuse qui exige vigilance et engagement”

Dans une émission réalisée en partenariat avec Bausch + Lomb, la professeure Asma Acheli a mis en lumière la gravité du glaucome, une maladie oculaire qui représente la deuxième cause de cécité dans le monde. Cette pathologie touche le nerf optique et évolue souvent sans symptômes apparents, rendant le dépistage et le suivi médical essentiels pour éviter des pertes de vision irréversibles.

“Le glaucome est une neuropathie optique progressive”, a expliqué la spécialiste, “ce qui signifie qu’il affecte directement le nerf optique, indispensable à la transmission des informations visuelles au cerveau. C’est un nerf qui meurt progressivement.” L’élévation anormale de la pression intraoculaire en est le principal facteur de risque, bien que dans certains cas, la pression puisse rester normale. “Une fois le nerf optique endommagé, la perte de vision est irréversible”, a-t-elle alerté, insistant sur “l’importance d’un diagnostic précoce et d’une prise en charge adaptée.”

L’un des aspects les plus redoutables du glaucome réside dans son évolution insidieuse. “La maladie évolue sans symptômes au début. Pas de douleur, pas de rougeur, pas de baisse de vue.” Ce caractère silencieux retarde souvent la consultation. “Petit à petit, le champ visuel se rétrécit jusqu’à entraîner une cécité totale”, a averti Pr Acheli. “C’est pourquoi nous recommandons un dépistage dès l’âge de 45 ans, surtout en cas d’antécédents familiaux.”

S’il n’existe aucun traitement curatif, plusieurs solutions permettent de ralentir l’évolution de la maladie en réduisant la pression intraoculaire. “Les collyres sont la première ligne de traitement. Ils doivent être appliqués rigoureusement, à des heures précises, et ce, à vie.” En cas d’inefficacité, le laser peut être envisagé pour stabiliser la pression oculaire. Pour les formes sévères ou résistantes aux traitements médicamenteux, “la chirurgie devient le dernier recours”, a-t-elle précisé. Cependant, “le principal défi du traitement du glaucome repose sur l’adhésion des patients à leur traitement. Une goutte oubliée est une goutte inefficace.”

L’un des plus grands obstacles reste l’observance thérapeutique. “Beaucoup de patients ne respectent pas leur schéma thérapeutique”, a constaté la spécialiste. “Certains oublient d’appliquer leurs gouttes, d’autres ne prennent pas conscience de la gravité de la maladie, surtout en l’absence de symptômes immédiats.” Des études montrent que les patients minimisent souvent leurs oublis lorsqu’ils sont interrogés par leur médecin. “Mais lorsqu’on leur pose des questions plus ouvertes, on découvre que l’adhésion est loin d’être optimale.” Elle illustre ce phénomène : “Par exemple, un patient peut dire que c’est sa femme qui lui applique les gouttes, mais si elle est absente pendant un mois, le traitement est interrompu.”

Or, “une mauvaise observance entraîne une aggravation du glaucome”, ce qui oblige souvent à augmenter le nombre de collyres prescrits. “Plus le traitement devient contraignant, plus le risque d’oubli augmente, et ainsi se met en place un cercle vicieux.”

Pour briser ce cercle, plusieurs solutions peuvent être envisagées. “La sensibilisation est primordiale : le patient doit comprendre les conséquences d’un mauvais suivi.” L’envoi de rappels, comme des SMS ou des e-mails, pourrait aussi améliorer l’adhésion. Enfin, adapter le traitement au mode de vie du patient est essentiel. “En discutant avec lui des horaires qui lui conviennent le mieux, on favorise une meilleure régularité dans l’application des collyres.”

“Le glaucome est une maladie chronique qui nécessite une vigilance constante”, a conclu la spécialiste. “Un suivi médical régulier, une prise de conscience accrue et une meilleure observance thérapeutique sont les clés pour ralentir son évolution et préserver la vision des patients.”

Tinhinane B

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accept Read More