Investissements dans les programmes et recherches antipaludiques : Etat des lieux !

Le GTS (Global Technical Strategy for Malaria) est une stratégie technique mondiale pour la lutte contre le paludisme élaborée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le GTS est une stratégie à cinq ans qui a été lancée en 2015 pour remplacer la stratégie antérieure de l’OMS de 2006-2015. Cette stratégie a pour objectif de réduire les cas de paludisme de 90 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2015.

Dans ses objectifs essentiels , le GTS fournit une orientation technique pour les pays dans leur lutte contre le paludisme, y compris la prévention, le diagnostic et le traitement, ainsi que la surveillance et l’évaluation. Il se concentre sur l’élargissement de l’accès aux outils de prévention et de traitement, le renforcement des systèmes de surveillance et de réponse rapide, et la mobilisation des partenaires pour atteindre ces objectifs.

En outre, le GTS identifie des domaines prioritaires de recherche et de développement, notamment la recherche de nouveaux outils de prévention, de diagnostic et de traitement du paludisme, et la compréhension des facteurs biologiques et comportementaux qui contribuent à la transmission du paludisme.

Dans ses évaluations contenues dans le rapport de l’OMS 2022 relatif au paludisme, le GTS a estimé que  6,8 milliards de dollars étaient nécessaires en 2020 pour atteindre les objectifs intermédiaires de lutte contre le paludisme en 2025 et 2030. Cependant, les investissements de 2021 n’ont atteint que 3,5 milliards de dollars, bien inférieurs aux 7,3 milliards nécessaires pour rester sur la bonne voie.

Depuis 2019, l’écart entre les investissements et les ressources nécessaires s’est creusé, passant de 2,6 milliards à 3,8 milliards en 2021. Au cours de la période 2010-2021, 67% des fonds dédiés à la lutte contre le paludisme et son élimination provenaient de sources internationales, avec la contribution la plus élevée des États-Unis.

En 2021, plus d’un tiers du financement total provenait des gouvernements des pays d’endémie, avec une augmentation de  100 millions de dollars par rapport à 2020.

En outre, en 2020, plus de 44 % des investissements ont transité par le Fonds mondial, avec des décaissements en faveur des pays d’endémie en hausse depuis 2019. En 2021, les 27 pays du groupe à faible revenu ont représenté 47% du financement total, tandis que les 39 pays à revenu faible et intermédiaire ont représenté 41%.

Environ 12 % du financement de la lutte contre le paludisme provenait de pays et de régions non spécifiés qui n’ont pas fourni de données géographiques sur les destinataires. Une évaluation du financement de la lutte contre le paludisme par personne à risque a révélé des différences entre les financements nationaux et internationaux dans les régions de l’OMS.

Au cours des dix dernières années, la plupart des régions ont vu une diminution du financement par personne à risque, sauf en région Afrique de l’OMS où le financement a doublé en 2021 par rapport à 2010.

En 2021, plus de trois quarts des 3,5 milliards de dollars investis ont été dirigés vers la région Afrique de l’OMS, avec 5 % chacun pour les régions Asie du Sud-Est et Méditerranée orientale, 4 % pour les Amériques et 3 % pour le Pacifique occidental, tandis que les 5 % restants ont été alloués à des régions non précisées.

Les fonds alloués à la recherche et au développement ont atteint 626 millions de dollars en 2021, mais ont diminué pour la troisième année consécutive dans presque toutes les catégories de produits antipaludiques depuis le pic de 2018.

Les Instituts nationaux de santé américains sont les principaux bailleurs de fonds de la Recherche et Développement en matière de paludisme avec un financement stable d’environ 189 millions de dollars, suivis par les acteurs du secteur et la Fondation Bill & Melinda Gates.

 Nora S.

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