Journée mondiale de l’hypertension 2025: Une urgence invisible qui menace toutes les générations

La journée mondiale de l’hypertension, célébrée chaque 17 mai, prend cette année une résonnance particulière avec le thème : « Mesurez votre tension artérielle avec précision, contrôlez-là, vivez plus longtemps ».
Ce slogan appuyé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la World Hypertension League (WHL), vient rappeler que la prévention et le contrôle de l’hypertension artérielle sont devenus des impératifs mondiaux de santé publique.
Dans un communiqué publié à l’occasion de cette journée mondiale, la WHL insiste sur l’importance de cette célébration : « sensibiliser le public à l’importance de l’hypertension et de ses graves complications, et fournir des informations sur sa prévention, son dépistage et sa prise en charge ». La gravité de cette maladie est indiscutable : l’hypertension artérielle non contrôlée est aujourd’hui la première cause de décès dans le monde. Selon les estimations, elle entraîne chaque année plus de décès que l’ensemble des maladies infectieuses réunies.
L’alerte mondiale prend tout son sens en Algérie, où les chiffres nationaux inquiètent. Une étude conjointe du ministère de la Santé et de l’OMS, menée en 2021, révèle que près d’un Algérien sur quatre, soit 23,6 % des 18 à 69 ans, souffre d’hypertension artérielle. Chez les adultes de 30 à 79 ans, la prévalence grimpe à 50 %, représentant quelques 6,6 millions de personnes. Pourtant, selon une autre étude locale, seuls 17,4 % des hypertendus atteignent les objectifs tensionnels recommandés à l’échelle internationale.
Les facteurs de risque associés –diabète, sédentarité, dyslipidémie, obésité, insuffisance rénale– sont également très présents.
Malheureusement, ce ne sont plus uniquement les personnes âgées ou les malades chroniques qui sont concernés. Une tendance récente, alarmante, se dessine à l’échelle mondiale : l’apparition de l’hypertension artérielle chez les jeunes, parfois même chez les adolescents. Une récente étude révèle que les médecins indiens constatent une augmentation significative des cas de stade 1 et 2 chez les moins de 25 ans. Une évolution attribuée à plusieurs facteurs : stress professionnel précoce, sédentarité, alimentation déséquilibrée et influence néfaste des réseaux sociaux.
Face à cette urgence mondiale, la WHL appelle à une mobilisation sans précédent. « En proposant un traitement simple, efficace et peu coûteux au milliard de personnes souffrant d’hypertension non contrôlée, nous pouvons sauver des dizaines de millions de vie ». Elle réclame notamment que l’accès au traitement soit gratuit, que la surveillance de la tension artérielle soit intégrée aux soins de santé primaires, et que chaque pays fasse de cette cause une priorité nationale, en mobilisant des ressources et en assurant un suivi transparent.
Le défi est immense, mais l’impact d’une action coordonnée serait considérable. Selon les projections de la WHL, un taux de contrôle mondial de 50 % d’ici 2030 permettrait d’éviter 75 millions de décès et plus de 150 millions de crises cardiaques et AVC. « L’hypertension endommage presque tous les organes et systèmes du corps ». La contrôler doit être une priorité », martèle l’organisation.
Ce 17 mai, le message à retenir : l’hypertension n’est pas une fatalité. A condition d’agir.
Hassina Amrouni

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