L’Algérie franchit une étape décisive dans sa stratégie de souveraineté sanitaire avec l’inauguration, ce mardi, d’une nouvelle unité de production de médicaments injectables relevant du groupe « Hikma Pharma Algérie », en présence du ministre jordanien de la Santé, Dr Firas Ibrahim Al-Hawari, en visite officielle à Alger.
Cette infrastructure industrielle, la cinquième du groupe en Algérie, a été érigée selon les standards internationaux, avec des compétences locales et des équipements de pointe, permettant une capacité annuelle de dix millions de doses injectables. Elle produira notamment des antibiotiques, des anesthésiques, ainsi que des traitements destinés aux affections gastro-intestinales et cardiovasculaires. Ce projet s’inscrit dans la vision du gouvernement algérien visant à renforcer la production nationale, à réduire la dépendance aux importations et à créer des emplois qualifiés, en particulier pour les jeunes diplômés du secteur biomédical.
L’inauguration de ce site s’est tenue en présence de plusieurs hauts responsables, dont le secrétaire général par intérim du ministère de l’Industrie pharmaceutique, M. Khaled Dahan — représentant le ministre Dr Wassim Kouidri — ainsi que de nombreuses personnalités diplomatiques, parlementaires et administratives algériennes et jordaniennes.
La veille, le 16 juin, une rencontre officielle avait réuni les deux délégations au siège du ministère de l’Industrie pharmaceutique, mettant en lumière la dynamique de coopération croissante entre Alger et Amman dans le domaine pharmaceutique. Trois entreprises jordaniennes sont déjà actives en Algérie, et les deux parties ont affiché leur volonté commune d’élargir cette collaboration à la fabrication conjointe de médicaments, à l’échange de savoir-faire et à la mutualisation des ressources dans la production des matières premières.
Le ministre jordanien de la Santé a salué la qualité des relations bilatérales, qualifiant le partenariat pharmaceutique entre les deux pays de « fructueux et prometteur ». Il a exprimé l’intérêt de son pays pour l’acquisition de matières premières algériennes et pour un rapprochement accru entre les autorités de régulation des deux États, en vue de faciliter l’enregistrement et la commercialisation des produits pharmaceutiques.
Ce rapprochement algéro-jordanien, fondé sur une coopération industrielle concrète et une vision stratégique commune, s’inscrit dans une logique de solidarité Sud-Sud, à l’heure où les enjeux de souveraineté sanitaire imposent de nouvelles alliances régionales. À travers ce projet, l’Algérie consolide non seulement sa capacité de production locale, mais elle affirme aussi son rôle de pôle pharmaceutique émergent au Maghreb et au-delà.
Tinhinane B