Maladie d’Alzheimer : le cholestérol, un acteur clé de la dégénérescence cérébrale

Une étude récente publiée dans Molecular Neurodegeneration apporte un nouvel éclairage sur le rôle du cholestérol dans la progression de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs ont découvert que son accumulation excessive dans le cerveau, en particulier chez les porteurs de l’allèle APOE4, favorise un phénomène de sénescence cellulaire, contribuant ainsi à la détérioration progressive des fonctions cérébrales.

L’étude met en évidence un mécanisme précis où le cholestérol s’accumule dans les lysosomes, les organites cellulaires responsables du recyclage des déchets. Cette accumulation entraîne une surexpression de la cavéoline-1, une protéine qui piège le transporteur ABCA1. Normalement, ce transporteur joue un rôle clé dans l’élimination du cholestérol en excès, mais son blocage perturbe cet équilibre.

Ce dysfonctionnement active alors la voie mTORC1, un régulateur central du métabolisme cellulaire impliqué dans la croissance et le vieillissement. Son activation excessive conduit à la sénescence cellulaire, un état où les cellules cessent de se diviser et libèrent des molécules inflammatoires nuisibles aux tissus environnants. Ce phénomène accélère l’inflammation cérébrale et aggrave les lésions caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.

L’un des résultats majeurs de cette étude est qu’en diminuant l’accumulation de cholestérol dans les lysosomes, il est possible de réduire l’activation de mTORC1. Cette régulation permettrait ainsi de freiner la sénescence cellulaire et l’inflammation, offrant une nouvelle piste pour ralentir la progression de la maladie.

Les porteurs de l’allèle APOE4, qui représentent un groupe à risque élevé de développer la maladie d’Alzheimer, semblent particulièrement sensibles à ce mécanisme. Leur métabolisme lipidique altéré favorise une accumulation excessive de cholestérol dans le cerveau, ce qui pourrait expliquer en partie leur vulnérabilité face à cette pathologie.

Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles stratégies de traitement visant à moduler le métabolisme du cholestérol dans le cerveau. Des interventions ciblant le transporteur ABCA1 ou la voie mTORC1 pourraient permettre de réduire les effets délétères de l’accumulation lipidique et ralentir l’évolution de la maladie.

Ces travaux confirment l’importance du cholestérol dans la neurodégénérescence et suggèrent que sa régulation pourrait devenir un axe majeur dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Une meilleure compréhension de ces mécanismes pourrait ainsi conduire à des avancées significatives dans la prévention et le traitement de cette pathologie qui touche des millions de personnes à travers le monde.

Amina Azoune

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