Une nouvelle étude menée par une équipe de chercheurs de l’Université du Michigan vient de révéler que certaines variations génétiques peuvent perturber l’utilisation du manganèse dans le corps, ce qui pourrait aggraver les maladies inflammatoires de l’intestin (MICI).
Publiée dans Nature Communications, cette recherche met en évidence le rôle du gène SLC39A8, responsable du transport du manganèse dans l’organisme.
Le manganèse est un oligo-élément essentiel pour plusieurs fonctions au sein de notre organisme, telles que le maintien de la santé osseuse et du système immunitaire. Les chercheurs ont découvert que des variations dans le gène SLC39A8 peuvent entraîner une mauvaise absorption du manganèse, conduisant à une carence qui pourrait exacerber les symptômes des MICI, comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique.
Dans leur compte-rendu, les auteurs de l’étude soulignent également que les régimes alimentaires modernes, souvent pauvres en manganèse en raison de leur forte teneur en produits d’origine animale, aggravent cette carence. Selon eux, l’apport en manganèse a diminué de plus de 40 % au cours des 15 dernières années dans les pays développés.
Pour le professeur Young-Ah Seo, expert en sciences nutritionnelles à l’Université du Michigan et coauteur de l’étude, ces découvertes offrent de nouvelles perspectives pour le traitement des MICI. « Nos recherches mettent en lumière l’importance du gène SLC39A8 pour réguler les niveaux de manganèse et suggèrent des pistes pour de futures thérapies », a-t-il fait savoir.
Cette nouvelle recherche souligne non seulement l’importance du manganèse dans le maintien de la santé intestinale, mais aussi la nécessité de veiller à une alimentation équilibrée et riche en manganèse, notamment à travers la consommation de légumineuses (lentilles, pois-chiches, haricots), de céréales complètes (riz complet, avoine, …), de légumes (betteraves, épinards, chou) et de fruits à coque (noix, amandes).
Hassina Amrouni