Dans une annonce conjointe, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Royaume d’Arabie saoudite ont dévoilé un partenariat novateur visant à renforcer la santé numérique pour les millions de pèlerins participant chaque année au Hadj. Cette initiative prend la forme d’une carte sanitaire numérique, destinée à améliorer la qualité et la sécurité des soins prodigués pendant ce pèlerinage massif. Chaque année, près de trois millions de fidèles, originaires de plus de 180 pays, se rendent à La Mecque, créant un défi sanitaire considérable pour les autorités saoudiennes.
Cette carte, développée sur la base de l’infrastructure de certification numérique de l’OMS, vise à centraliser les informations médicales essentielles des pèlerins : traitements médicamenteux, allergies, statut vaccinal et antécédents médicaux. L’objectif est de permettre aux professionnels de santé autorisés d’accéder à des données fiables, précises et à jour afin d’offrir des soins personnalisés, garantissant ainsi une prise en charge optimale. Ce projet s’inscrit dans la vision de l’OMS de promouvoir des outils de santé numériques, plus sûrs et centrés sur les individus, facilitant l’accès à des soins de qualité où et quand cela est nécessaire.
Dr Jeremy Farrar, Scientifique en chef de l’OMS, a salué cette initiative, la qualifiant d’« avancée majeure » pour l’amélioration de la santé globale. Il a également remercié le Royaume d’Arabie saoudite pour sa coopération exemplaire, ainsi que les autres pays participants. La collaboration avec LEAN, un partenaire saoudien en matière de numérisation, est également un atout essentiel pour la sécurité des données et l’extension du programme.
En 2024, plus de 250 000 pèlerins en provenance d’Indonésie, de Malaisie et d’Oman ont pu tester ce système innovant. Ce projet pilote a permis à ces pays d’émettre leurs propres cartes sanitaires, tout en respectant des normes mondiales. Cette première étape s’est révélée positive, avec des résultats encourageants concernant la sécurité des pèlerins et la qualité des soins prodigués. Fort de ce succès, l’OMS et l’Arabie saoudite entendent étendre ce dispositif, visant à inclure davantage de pays dans le réseau de certification sanitaire pour le hajj.
Dr Hanan Balkhy, Directrice régionale de l’OMS pour la Méditerranée orientale, a exprimé sa satisfaction quant à ce partenariat stratégique. Selon elle, « tirer parti des solutions numériques améliore non seulement la qualité des soins, mais contribue également au renforcement des systèmes de santé au niveau régional et mondial ».
Ce projet s’inscrit dans le cadre plus large du Réseau mondial de certification sanitaire numérique, lancé par l’OMS en 2023. Ce réseau, initialement conçu pour soutenir les certificats de vaccination COVID-19, compte aujourd’hui plus de 80 pays membres. Ce système, basé sur une infrastructure à clés publiques (ICP) robuste, garantit la sécurité et la vérifiabilité des attestations sanitaires, tout en respectant la vie privée des utilisateurs.
En adoptant cette norme mondiale, les autorités sanitaires et les prestataires de soins à travers le monde peuvent s’assurer de l’authenticité des documents de santé, réduisant ainsi les obstacles administratifs et améliorant les processus de soins, notamment lors de déplacements à l’étranger. À terme, cette initiative pourrait également ouvrir la voie à de nouveaux services transfrontaliers tels que les ordonnances électroniques et la télémédecine.
La mise en place de la carte sanitaire pour le hajj représente une avancée majeure dans l’intégration de la technologie numérique dans la santé publique mondiale. En plus d’améliorer la qualité des soins pour les pèlerins, elle démontre le potentiel d’une collaboration internationale visant à renforcer la sécurité sanitaire mondiale. À l’heure où les enjeux liés à la santé numérique prennent une importance croissante, ce partenariat entre l’OMS et l’Arabie saoudite pourrait bien marquer le début d’une ère nouvelle pour la gestion des soins de santé dans un monde de plus en plus connecté.
Tinhinane B