Une étude récente publiée dans la revue Neurology met en lumière l’impact de la consommation de viande rouge, notamment transformée, sur la santé cognitive. Ces recherches viennent renforcer les recommandations en faveur d’une alimentation plus équilibrée et moins centrée sur la viande, pour préserver non seulement la santé physique mais aussi les fonctions cérébrales.
Viande rouge et démence : une association inquiétante
Selon l’étude, les personnes consommant quotidiennement au moins un quart de portion de viande rouge transformée, comme du bacon, des saucisses ou des hot-dogs, présentent un risque de développer une démence supérieur de 13 % à celles consommant moins d’un dixième de portion par jour. Une portion standard équivaut à environ 85 grammes, soit deux tranches de bacon ou un hot-dog.
Les chercheurs ont également constaté qu’un apport supplémentaire quotidien de viande rouge transformée pourrait accélérer le vieillissement cérébral de 1,6 an en moyenne. Bien que cette étude soit de nature observationnelle – elle ne prouve pas que la viande rouge cause directement la démence – elle établit une corrélation significative qui justifie des recherches plus approfondies.
Pourquoi la viande rouge peut affecter le cerveau
La viande rouge, en particulier transformée, contient des composés comme le sel, les nitrites et le fer héminique, connus pour leurs effets inflammatoires et métaboliques. Ces substances peuvent contribuer à des problèmes de santé tels que l’insulinorésistance et les maladies cardiovasculaires, qui à leur tour influencent négativement la santé cérébrale.
De plus, les graisses saturées présentes en grande quantité dans la viande rouge peuvent accélérer les processus neurodégénératifs, en endommageant le système nerveux et en aggravant le déclin cognitif.
Remplacer la viande rouge : une stratégie protectrice
L’étude révèle que substituer la viande rouge par des sources de protéines végétales, comme les légumineuses, les noix ou les graines, pourrait réduire de 19 % le risque de démence et ralentir le vieillissement cérébral de 1,37 an. Ces alternatives offrent des nutriments bénéfiques pour la santé cérébrale, comme les antioxydants et les acides gras insaturés.
Un appel à repenser nos habitudes alimentaires
Les chercheurs soulignent que l’alimentation joue un rôle crucial dans le vieillissement cérébral et le risque de maladies neurodégénératives. Pourtant, les recommandations nutritionnelles actuelles se concentrent davantage sur la prévention des maladies cardiovasculaires et du diabète que sur la santé cognitive.
Adopter un régime méditerranéen, riche en fruits, légumes, céréales complètes, huile d’olive et poissons, tout en réduisant la consommation de viande rouge, pourrait constituer une solution globale. Ce mode de vie inclut également une activité physique régulière et une vie sociale active, des facteurs qui favorisent le bien-être général.
Manger mieux pour vieillir mieux
Réduire la consommation de viande rouge, particulièrement transformée, apparaît comme un geste simple mais efficace pour protéger son cerveau et sa santé à long terme. Si l’étude n’est qu’une pièce supplémentaire du puzzle scientifique, elle souligne une fois de plus l’importance de nos choix alimentaires pour vieillir en meilleure santé.
Nouhad Ourebzani