Santé mentale en Algérie : Le ministre de la santé donne l’état des lieux et annonce des décisions importantes

Le ministère de la santé a célébré, ce dimanche 10 octobre, la journée mondiale de la santé mentale, en organisant une journée spéciale, placée sous le thème de « covid-19 et l’accompagnement psychologique ». En présence des représentants de l’OMS, de l’UNICEF et des hauts cadre du secteur, le ministre de la santé , Abderrahmane Benbouzid, a rappelé les efforts fournis par l’État et les engagements pris dans le sens de garantir le droit du citoyen à la santé mentale. Il a sérié une batterie de défis qui attendent d’être relevés, comme il a annoncé des mesures prises récemment dans le cadre de la prise en charge psychologique des citoyens et des personnels du secteur de la santé impactés par la Covid-19.

Dans son adresse à l’assistance, le ministre de la santé a rappelé que l’Algérie, dont la constitution garantit le droit à la santé mentale à tous ses citoyens, a ratifié la déclaration politique de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles, de 2011. L’Algérie a aussi adopté le plan d’action global pour la santé mentale 2013-2020 mis en œuvre par l’OMS, ajoute-t-il.

« De tels engagements ont permis au pays d’enregistrer des avancées considérables dans le développement des infrastructures, le renforcement des capacités, la disponibilité des médicaments et la mise en place d’un cadre juridique et organisationnel garantissant les droits des malades et l’amélioration de la prise en charge mentale par la favorisation de la santé de proximité « , souligne le ministre de la santé.

Pr Benbouzid a considéré la loi sur la santé promulguée en 2018 et le plan national de promotion de la santé mentale 2017-2020 comme étant deux grand acquis,du fait que la loi citée dicte aux services de santé la mise en place et l’exécution de programmes de prévention des troubles mentaux, alors que le plan national de promotion de la santé mentale qui englobe une multitude d’axes stratégiques permet, quant à lui, la mise en place d’une stratégie globale allant dans le sens de la coordination entre la promotion, la prévention, le traitement et la réadaptation.

Fidèle à son discours de franchise, le ministre de la santé avertit que plusieurs défis attendent d’être relevés pour améliorer davantage la santé mentale en Algérie. Il cite la mauvaise perception sociale des malades mentaux; la difficulté d’accès aux soins mentaux , notamment dans les zones non couvertes par les structures de santé mentale; la limitation de la prise en charge des maladies mentales aux seuls hôpitaux psychiatriques qui réduit les efforts engagés pour la prise en charge continue des malades, surtout pour les cas chroniques; le renforcement de la coordination multisectorielle dans le domaine de la santé, à l’instar de ce qui est réalisé dans les milieux scolaires et les prisons; le renforcement de la psychologie de l’enfant.

S’agissant des effets psychologiques de la Covid-19, le ministre de la santé a rappelé que dès mars 2020, des instructions ont été données pour réadapter les protocoles de prise en charge des malades souffrant de troubles psychiques. Le 20 avril 2021, un système d’accompagnement psychologique a été adopté et une instruction ministérielle a été donnée aux walis et au DSP de mettre en place un système national multisectoriel d’accompagnement psychologique. Cette instruction a permis de connecter des centres de communication à travers les wilayas avec une équipe d’experts installée au niveau du ministère, et des activités ont pu être menées, notamment lors des incendies de l’été dernier.

Le ministre de la santé a annoncé plusieurs décisions pour améliorer la prise en charge mentale, telles que la mise en œuvre effective du plan national de promotion de la santé mentale qui a connu un retard à cause de la pandémie, le lancement, dès novembre 2021, d’un site multisectoriel dédié aux personnels et praticiens spécialistes de la psychologie de l’enfant, la mise en pratique d’un traitement substitutif pour le traitement de l’addiction, initié dans deux centres pilotes et son prolongement à six nouveaux centres au début de l’année prochaine.

Abderrahmane Benbouzid, conscient de la lourde charge qui attend le secteur, appelle à la mobilisation de tous, notamment le secteur de l’information qui aura un rôle cardinal dans la sensibilisation et la promotion de la politique de prise en charge de la maladie mentale.

Meriem Azoune

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