« Nerveux de nature, il devient invivable pendant le mois de Ramadhan, du matin au soir ». Souhila est déjà en peine avec un mari impétueux, qui démarre au quart de tour dès que quelque chose ne l’agréé pas ou que quelqu’un n’agit pas comme il le veut. Toute la famille en pâtit, mais beaucoup plus elle, son épouse, comme elle le laisse entendre.
« Mais pendant le mois du jeûne, il devient une vraie furie. Ce sont les méfaits du tabac à chiquer qu’il n’arrive pas à arrêter, alors que le cardiologue lui recommande de cesser de chiquer à chaque fois qu’il va le voir pour des douleurs dans la poitrine. Il ne faut pas donner un avis contraire au sien, je ne dois pas évoquer une personne qu’il n’aime pas. Il est imprévisible, je ne sais pas quand – après 30 ans de mariage – je peux évoquer tel ou tel sujet, parce que parfois pour le même sujet il peut avoir des réactions contradictoires » explique-t-elle.
La cinquantenaire poursuit en affirmant que lorsqu’elle prépare le repas du ftour, son mari n’arrête pas d’entrer dans la cuisine. «Lorsqu’il travaillait, c’était plus ou moins supportable parce que lorsqu’il rentrait, il allait faire un somme. Maintenant, l’inactivité et le tabac à chiquer constitue un cocktail explosif ».
Souhila en est arrivé à prononcer une phrase qu’elle considère comme étant un blasphème. « Que Dieu me pardonne, mais je dois dire que chaque année, j’appréhende l’arrivée du Ramadhan à cause du comportement colérique de mon époux. Il devient de plus en plus insupportable à mesure qu’il avance dans l’âge » déplore-t-elle.
Propos recueillis par Rachida Merkouche