La maladie d’Alzheimer, trouble neurodégénératif parmi les plus répandus, voit son incidence augmenter avec le vieillissement des populations. Des chercheurs se penchent désormais sur le rôle de l’alimentation dans la prévention de cette pathologie, et une nouvelle étude révèle que la consommation d’œufs pourrait jouer un rôle significatif dans la réduction des risques liés à cette maladie.
Des nutriments essentiels pour le cerveau
Les œufs, souvent décriés pour leur taux de cholestérol, renferment des nutriments cruciaux pour la santé cérébrale, tels que la choline, les acides gras oméga-3 et la lutéine. Ces composants ont démontré des bienfaits potentiels sur les fonctions cognitives, notamment dans l’amélioration des performances verbales. Cependant, jusqu’à présent, leur rôle précis dans la prévention de la maladie d’Alzheimer restait flou.
Une étude approfondie sur un large échantillon
Des chercheurs du Rush Memory and Aging Project ont étudié l’association entre la consommation d’œufs et le risque de démence d’Alzheimer. Sur un échantillon de 1 024 adultes âgés en moyenne de 81 ans, les participants ont été suivis pendant environ 6,7 ans. À l’aide d’un questionnaire alimentaire spécifique, les chercheurs ont évalué leur consommation d’œufs et ont comparé ces données aux diagnostics cliniques de démence d’Alzheimer ainsi qu’à des analyses post-mortem de leurs cerveaux.
Des résultats prometteurs
Les résultats montrent que la consommation d’œufs, même modérée, a un impact significatif. Les participants consommant plus d’un œuf par semaine voyaient leur risque de développer la maladie réduit de 47 % (HR : 0,53 ; IC à 95 % : 0,34-0,83). Cette réduction était similaire pour ceux consommant deux œufs ou plus par semaine (HR : 0,53 ; IC à 95 % : 0,35-0,81).
Par ailleurs, les autopsies réalisées sur 578 participants décédés ont confirmé une corrélation entre une consommation régulière d’œufs et une réduction des marqueurs pathologiques de la maladie d’Alzheimer dans le cerveau.
Le rôle clé de la choline
L’effet bénéfique des œufs serait en partie attribuable à la choline, un nutriment essentiel pour la production d’acétylcholine, un neurotransmetteur impliqué dans la mémoire et les fonctions cognitives. Une analyse médiationnelle menée dans l’étude a révélé que 39 % des effets bénéfiques des œufs sur la réduction du risque de démence sont dus à la présence de ce composé.
Un nouvel espoir pour la prévention
Ces résultats renforcent l’idée que des changements alimentaires simples peuvent avoir un impact majeur sur la santé cognitive des personnes âgées. Bien que d’autres études soient nécessaires pour confirmer ces observations, les œufs, riches en nutriments et facilement accessibles, pourraient devenir un élément clé dans les stratégies de prévention de la maladie d’Alzheimer.
En attendant, ces conclusions encouragent une alimentation équilibrée et variée, où les œufs trouvent leur place aux côtés d’autres aliments bénéfiques pour le cerveau, comme les poissons gras, les légumes verts et les noix. Une démarche simple pour protéger son esprit, dès aujourd’hui.
Nouhad Ourebzani