Longtemps reléguée au rang de méthode alternative, la musicothérapie gagne aujourd’hui en reconnaissance dans le traitement des maladies neurodégénératives, notamment la démence. En s’appuyant sur des sons familiers, elle montre des résultats prometteurs, qui suscitent l’intérêt croissant de la communauté scientifique.
Une science enracinée dans le cerveau
Lorsque nous écoutons de la musique, notre cerveau s’anime d’une manière unique. Plusieurs zones sont sollicitées :
• La zone cognitive, qui gère la perception et l’apprentissage,
• La zone motrice, qui coordonne les mouvements,
• La zone limbique, clé de voûte de nos émotions et de nos souvenirs.
C’est cette dernière qui joue un rôle central dans l’efficacité de la musicothérapie pour les patients atteints de démence. La musique agit comme une clé, ouvrant les portes de souvenirs enfouis et ravivant des émotions longtemps oubliées.
Des effets mesurables sur le bien-être et les fonctions cognitives
Les chercheurs ont démontré que la musicothérapie améliore considérablement la qualité de vie des personnes atteintes de démence :
• Elle réduit l’anxiété et la dépression, des symptômes fréquents chez ces patients,
• Elle renforce la résilience face au stress et facilite l’adaptation aux changements,
• Plus surprenant encore, elle pourrait restaurer des connexions neuronales endommagées, là où les traitements médicamenteux ont souvent échoué.
Ces découvertes mettent en lumière le potentiel neurologique de la musique, capable d’améliorer directement certaines fonctions cognitives.
Des mélodies qui réveillent les souvenirs
Tous les morceaux de musique ne produisent pas les mêmes effets. Ce sont les mélodies associées à la jeunesse ou aux expériences marquantes des patients qui se révèlent les plus efficaces. Un air d’opéra, une chanson pop des années 60 ou une mélodie traditionnelle peuvent éveiller des souvenirs enfouis, accompagnés d’émotions intenses.
Les chercheurs ont observé que les zones cérébrales responsables des souvenirs musicaux sont souvent épargnées par les ravages de la démence. Ainsi, même les patients les plus désorientés parviennent parfois à retrouver une part d’eux-mêmes en écoutant des sons familiers.
Une thérapie à explorer davantage
Malgré ses résultats impressionnants, la musicothérapie reste encore sous-exploitée dans les traitements classiques. La recherche continue pour mieux comprendre ses mécanismes et optimiser son application.
En attendant, cette approche rappelle que la musique dépasse sa simple fonction de divertissement. Elle devient un langage universel, capable de toucher les cœurs et les esprits, même lorsque les mots échappent. Dans le silence imposé par la démence, la musique peut devenir une voix, un pont vers le passé et une source de réconfort pour les patients comme pour leurs proches.
Tinhinane B