Une étude publiée l’année dernière dans MDPI a examiné la « Réponse immunitaire locale aux kystes hydatiques dans le foie de mouton ».
L’échinococcose kystique (EC) est une maladie parasitaire zoonotique causée par le ténia Echinococcus granulosus, qui affecte principalement le foie et les poumons. Les chiens et autres carnivores sont les hôtes définitifs, tandis que les herbivores et omnivores, y compris les humains, sont des hôtes intermédiaires. Parmi ces derniers, les moutons ont récemment été mis en avant comme réservoirs importants de l’infection. Cependant, les connaissances sur la réponse inflammatoire locale dans le foie de ces animaux restent limitées. Cette étude vise à combler ces lacunes en précisant les mécanismes immunologiques impliqués à chaque stade de l’infection chez les moutons.
Pour caractériser le phénotype inflammatoire des foies de moutons naturellement infectés par l’échinococcose kystique, 100 foies ont été évalués. Ces foies ont été classés en trois groupes : foie normal (groupe A), foie avec kystes hydatiques fertiles (groupe B) et foie avec kystes hydatiques stériles (groupe C). Les échantillons ont subi des analyses histopathologiques, immunohistochimiques et moléculaires, incluant l’évaluation de plusieurs marqueurs inflammatoires par PCR en temps réel.
L’analyse histopathologique a révélé des infiltrats inflammatoires significatifs autour des kystes dans les groupes B et C, constitués principalement de macrophages, de lymphocytes et de plasmocytes. L’immunohistochimie a montré une prédominance des macrophages Iba-1-positifs et des lymphocytes B par rapport aux lymphocytes T. De plus, les niveaux de cytokines Th2, TGF-β et IL-10 étaient significativement élevés dans les groupes B et C par rapport au groupe A, suggérant une réponse immunitaire de type Th2 dominante.
Les résultats indiquent que les macrophages jouent un rôle crucial dans la réponse immunitaire locale à l’échinococcose kystique chez les moutons. La présence accrue de lymphocytes B et les niveaux élevés de TGF-β et d’IL-10 suggèrent une immunité Th2 dominante, probablement modulée par le parasite pour assurer sa persistance dans l’hôte. Ces découvertes soulignent l’importance de la réponse immunitaire Th2 dans les infections parasitaires chroniques et suggèrent que les macrophages et les lymphocytes B sont essentiels dans la lutte contre l’infection par E. granulosus.
Cette étude apporte des éclairages précieux sur la réponse inflammatoire locale à l’échinococcose kystique chez les moutons. Les macrophages et les cytokines Th2, en particulier TGF-β et IL-10, jouent un rôle clé dans cette réponse. Ces informations peuvent potentiellement orienter de nouvelles stratégies thérapeutiques et préventives contre cette zoonose, contribuant ainsi à une meilleure gestion de la maladie dans les populations animales et humaines.
Nouhad Ourebzani