Durant deux jours, la Société algérienne d’immunologie (SAI) a tenu son 12e Congrès national, à l’hôtel El Aurassi d’Alger. Plusieurs axes ont été abordés par un panel de spécialistes, à savoir les maladies auto-immunes, les maladies inflammatoires et infectieuses, les maladies immunologiques rares, l’immuno-allergologie, l’immuno-oncologie, la vaccination et les thérapies immunologiques innovantes.
En marge des débats, Esseha.dz a recueilli les propos du Pr Kamel Djenouhat, Président de la Société algérienne d’immunologie. Concernant la question de l’immuno-allergologie, le spécialiste a fait savoir que « les maladies allergiques sont en augmentation –nous avons 5 millions de malades souffrant d’allergies- et les complications peuvent conduire au décès du patient d’une insuffisance respiratoire ». Autre sujet traité lors de ce rendez-vous scientifique : la vaccination. Pour le Pr Djenouhat, la question se pose avec grande acuité en raison de la diminution du taux de vaccination infantile. « Nous étions à 95 % de taux de vaccination, aujourd’hui, malheureusement, nous sommes à 70 % ». Selon lui, la survenue de maladies comme la rougeole, la diphtérie ou autres, risque d’être problématique car « elles peuvent entraîner la mort de l’enfant et les seuls responsables, ce sont les parents qui refusent de le faire vacciner ».
Enfin, il est revenu, au micro d’Esseha.dz sur d’autres sujets traités comme les tumeurs, dans le cadre du volet consacré à l’immuno-oncologie, faisant savoir que le débat a tourné autour « des avancées mondiales dans le domaine de la prise en charge des maladies cancéreuses ». L’autre discussion importante entre spécialistes concernait les maladies auto-immunes. Selon le Pr Djenouhat, nous vivons à une époque de grand stress et cela a un impact négatif sur notre système immunitaire. « De ce fait, toutes les maladies qui sommeillaient dans notre organisme vont surgir lorsqu’il y a une baisse d’immunité et parmi ces maladies, figurent les cancers, les maladies chroniques, les maladies auto-immunes, les pathologies infectieuses, allergiques, … », a-t-il indiqué avant de conclure : « il faut donc prendre soin de sa santé et ne pas stresser pour n’importe quoi, il faut banaliser les choses pour ne pas se rendre malade ».
Participant lui aussi au 12e Congrès de la SAI, le Pr Sofiane Salah Samir, chef de service d’immunologie au CHU Mustapha, a expliqué, pour Esseha.dz, la portée de l’une des thématiques de ce congrès, à savoir « Le diagnostic des maladies auto-immunes, plus précisément les maladies de systèmes et les connectivites » qui, selon lui, « posent de réels problèmes de diagnostic. Nous avons discuté avec nos collègues internistes, rhumatologues, pédiatres, pneumologues, immunologistes et biologistes de la pertinence du dialogue entre le médecin clinicien et le biologiste, qui plus est, immunologiste. Pourquoi ? Parce que ces pathologies posent de réels problèmes de diagnostic et donc la recherche de marqueurs immunologiques et biologiques comme les auto anticorps dans ces maladies est très importante et doit être bien interprétée par le médecin. L’immunologiste doit bien faire ses analyses avec de bons tests et après, il faut un dialogue permanent pour éviter la déperdition, la consommation excessive de ces tests qui coûtent très chers et qu’il y ait des résultats discordants entre les différents laboratoires ».
L’intervenant a aussi relevé que « les analyses biologiques qui se font au niveau des laboratoires de ville ou les laboratoires hospitaliers, posent parfois des problèmes » parce que, a-t-il fait savoir « les normes sont parfois différentes entre chaque laboratoire, et les techniques utilisées sont particulières, que ce soit en immunologie ou dans d’autres spécialités. Donc l’intérêt, c’est qu’il y ait des recommandations des sociétés savantes d’immunologie, de biochimie et de microbiologie pour standardiser les normes en Algérie et se référer aux normes internationales ».
Hassina Amrouni