Une équipe de chercheurs du Comprehensive Cancer Center Vienna, rattaché à l’Université médicale de Vienne (MedUni Wien) et à l’hôpital universitaire AKH, a dévoilé une avancée prometteuse dans le traitement du carcinome basocellulaire, la forme la plus fréquente de cancer de la peau.
L’étude, publiée dans la revue Nature Cancer, repose sur l’utilisation d’un virus génétiquement modifié, injecté directement dans la tumeur. Ce virus agit selon un double mécanisme : il détruit les cellules tumorales tout en activant localement le système immunitaire du patient. L’objectif est clair : réduire la taille des tumeurs avant la chirurgie, voire éviter des opérations parfois mutilantes.
Testée sur dix-huit patients atteints de tumeurs cutanées avancées, cette thérapie a montré des résultats significatifs. Tous les participants ont connu une réduction tumorale, et dans certains cas, la tumeur a disparu sans laisser de cellules cancéreuses détectables à l’examen histologique. Aucun effet secondaire grave n’a été signalé, et aucune progression de la maladie observée pendant la durée de l’étude.
Pour les chercheurs viennois, cette approche s’inscrit dans le mouvement des traitements « néoadjuvants », administrés avant la chirurgie pour alléger son impact. Elle ouvre aussi la voie à une nouvelle philosophie de la cancérologie : soigner sans défigurer, contenir la maladie tout en préservant la qualité de vie.
Si d’autres essais cliniques sont nécessaires pour confirmer ces résultats à plus grande échelle, cette thérapie virale marque déjà un tournant. À Vienne, un virus — conçu pour guérir — redonne espoir à une médecine qui veut désormais traiter sans mutiler.
Nouhad Ourebzani