Accord sur les pandémies: Une urgence mondiale selon l’OMS

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné hier, lundi, l’urgence de conclure un accord international sur les pandémies. Il a insisté sur le fait qu’aucun pays ne pourra affronter seul la prochaine crise sanitaire mondiale et a exhorté les négociateurs à finaliser un texte avant l’Assemblée mondiale de la santé prévue en mai prochain.
« Nous nous trouvons à un moment crucial alors que vous vous apprêtez à finaliser l’accord sur la pandémie à temps pour l’Assemblée mondiale de la santé », a-t-il déclaré à l’ouverture du 13e cycle de négociations à Genève. « C’est vraiment maintenant ou jamais. Mais je suis persuadé que vous choisirez maintenant parce que vous savez ce qui est en jeu ».
Ce processus de négociation a été lancé en décembre 2021, lorsque les États membres de l’OMS ont décidé d’élaborer un accord visant à mieux prévenir et gérer les pandémies futures. L’objectif est d’éviter les erreurs commises lors de la crise du Covid-19, qui a causé environ 20 millions de décès à travers le monde.
« Vous vous souvenez des leçons durement gagnées du Covid-19, qui a fait environ 20 millions de morts et qui continue de tuer. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici : pour protéger les générations futures de l’impact des pandémies », a rappelé M. Tedros. Il a également averti que « la prochaine pandémie n’est pas une question de si, mais quand elle aura lieu », mentionnant des exemples récents de menaces sanitaires comme Ebola, Marburg, la rougeole, le mpox et la grippe, ainsi que l’éventualité d’une « maladie X » encore inconnue.
Les négociations actuelles se heurtent à plusieurs obstacles majeurs, notamment le partage des données relatives aux agents pathogènes émergents et sur la répartition des bénéfices, tels que l’accès aux vaccins, aux tests et aux traitements. La surveillance des pandémies reste également un point de débat.
L’importance de parvenir à un consensus est soulignée par les organisations non gouvernementales impliquées dans les discussions. Spark Street Advisors, par exemple, a mis en garde contre les conséquences d’un échec : « Les États membres ne peuvent se permettre d’échouer cette semaine. Dans cette nouvelle réalité qui vise à inverser des décennies de progrès, l’accord sur la pandémie est une action concrète contre ce grand démantèlement ».
Toutefois, les négociations se déroulent sans la participation des États-Unis, qui ont officiellement annoncé leur retrait vendredi dernier. « Aucun pays ne peut se protéger seul. Les accords bilatéraux ne permettront pas d’aller bien loin », a averti le chef de l’OMS, exprimant l’espoir que Washington revienne sur sa décision.
Hassina Amrouni

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