En marge des travaux de la 14e Journée de la Société Algérienne d’Oncologie Thoracique (SAOT), organisée autour du thème « Approche globale et personnalisée dans le cancer bronchique primitif », Esseha a recueilli les témoignages de plusieurs experts présents lors de l’événement.
Le Pr Souad Souilah, chef du service de pneumo-phtisiologie au CHU Mohamed Lamine Debaghine de Bab-el-Oued a souligné la portée symbolique et scientifique de cet événement : « Nous célébrons aujourd’hui la 14e édition de ces journées, qui sont dédiées à la mémoire du Pr Bouzid, membre fondateur et figure pionnière de l’oncologie thoracique en Algérie », a-t-elle déclaré. Elle a précisé que cette rencontre scientifique s’articulait autour de plusieurs axes fondamentaux : « Lors de la première journée, nous avons abordé tous les aspects de la prise en charge du cancer ; prévention, diagnostic, formes particulières de la maladie, et parcours de soins ». Quant à la seconde journée, elle est axée sur un sujet essentiel : « Une table ronde a été consacrée à l’aide au sevrage, à l’analyse des facteurs de risque et à la prévention primaire de ce fléau qu’est le tabac, principal facteur évitable du cancer bronchique ».
De son côté, le Pr Rachid Abdelaziz, service de pneumologie au CHU Mustapha a mis en lumière la relation étroite entre la BPCO (bronchopneumopathie obstructive) et le cancer bronchique primitif : « Je tiens à remercier les laboratoires Biogenal de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer sur le lien entre la BPCO et le cancer bronchique primitif », at-il d’abord souligné. Il a ensuite insisté sur le rôle central du tabac dans ces deux pathologies : « La BPCO et le cancer bronchique primitif partagent un facteur de risque majeur et unique : le tabagisme ».
Depuis une quinzaine d’années, les études se sont multipliées pour mieux comprendre cette corrélation : »On sait désormais qu’il y a une fréquence plus élevée de cancers bronchique chez les patients atteints de BPCO que dans la population générale », a-t-il expliqué. Mais ce lien va bien au-delà des statistiques : « Il existe aussi des connexions génétiques et inflammatoires. Des recherches ont montré que les mêmes mécanismes d’oncogenèse sont à l’œuvre dans les deux maladies », a-t-il poursuivi.
« Il y a aussi des liens épigénétiques, et les phénomènes inflammatoires sont communs aux deux pathologies », précisant que « souvent, tout commence par une BPCO et évolue vers un cancer bronchique primitif ».
Concernant la prévention, son message est clair : « Il est essentiel d’éviter totalement le tabac, et pour les fumeurs, le sevrage est une nécessité absolue ».
En marge des travaux de la 14ème journée de la société Algérienne d’oncologie thoracique sous le thème approche globale et personnalisée dans le cancer bronchique primitif, Esseha a recueilli les déclarations de quelques participants.
Hassina Amrouni