Des chercheurs du La Jolla Institute for Immunology (Californie) et du Weill Cornell Medicine (New York) ont identifié le mécanisme biologique à l’origine du fameux « brouillard cérébral » qui touche des millions de personnes atteintes de Covid long.
Leurs travaux, publiés dans la revue Nature Neuroscience et relayés le 8 octobre 2025 par Euronews Health, constituent une percée majeure dans la compréhension de cette affection encore mal connue.
Selon les chercheurs, les troubles cognitifs persistants — perte de mémoire, difficultés de concentration ou lenteur de pensée — seraient liés à une inflammation chronique du cerveau provoquée par la persistance de protéines virales dans les cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins cérébraux.
Ce processus entretient une activité immunitaire anormale, perturbant la communication entre les neurones et réduisant le flux sanguin cérébral. Ces altérations expliqueraient les symptômes durables observés chez certains patients, souvent minimisés ou attribués à des causes psychologiques.
« C’est la première fois que nous pouvons relier directement les symptômes cognitifs du Covid long à un dysfonctionnement biologique documenté », souligne la professeure Janelle Ayres, co-autrice de l’étude.
Les analyses post-mortem ont révélé une accumulation de cellules immunitaires autour des vaisseaux cérébraux, confirmant le rôle de la neuroinflammation dans la genèse du brouillard mental.
Cette découverte apporte enfin une explication biologique cohérente à un phénomène qui touche, selon l’OMS, entre 10 et 20 % des personnes infectées par le SARS-CoV-2.
Elle ouvre la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques, notamment dans la modulation de la réponse immunitaire et la protection de la barrière hémato-encéphalique.
Pour le professeur Michael Platt de Weill Cornell, « nous avons désormais une base scientifique solide pour comprendre ce que vivent ces patients ». Une avancée décisive, qui transforme le Covid long d’un mystère clinique en une pathologie désormais identifiable et potentiellement traitable.
Ouiza Lataman
