Faïza : « Nous avons dû nous endetter pour mes séances de radiothérapie »

« Attend-on d’un malade qu’il s’accroche à la vie jusqu’à son rendez-vous pour des séances de chimiothérapie ou de radiothérapie, ou bien sa vie n’a-t-elle pas d’importance ? Qu’est-ce que c’est que ces rendez-vous qui nous brisent le moral, nous, opérés d’un cancer, qui devons attendre une année et plus ? » La question de Faïza reflète l’angoisse de tous les malades atteints d’un cancer qui doivent attendre longtemps après une intervention chirurgicale.

La quadragénaire souligne que la première séance de radiothérapie dont elle devait bénéficier était fixée pour février de l’année prochaine alors qu’elle a subi une ablation du sein en avril de l’année en cours. « Nous savons pertinemment que la demande est forte et que les capacités des services concernés sont limités, mais notre droit à la vie nous fait dire que les pouvoirs publics doivent absolument combler le déficit.
De plus, il existe des comportements de la part de certains médecins et paramédicaux qui favorisent des malades au détriment d’autres quant au rapprochement des délais de radiothérapie et de chimiothérapie. Je l’ai vu devant moi et cela m’a beaucoup attristée » témoigne-t-elle.
Contrôle, attente de l’ANAPAT et de la cicatrisation, mais le souci de Faïza et de sa famille était beaucoup plus axé sur cette radiothérapie lointaine et sur les risques que cela comportait sur sa vie, comme elle l’affirme.

« Nous en étions arrivés à penser que le seul choix qui restait, c’était d’opter pour des séances dans une structure privée. Le tarif des 21 séances nous avait glacés, 36 millions de centimes ce n’est pas donné comme on le dit communément, mais nous étions déterminés quel que soit le sacrifice à faire. Mon mari a dû emprunter cette somme et, Dieu merci, j’ai fini mes séances récemment. Il faut qu’on sache que nombreux sont les proches de cancéreux qui s’endettent pour la chimiothérapie ou la radiothérapie faute de rendez-vous convenables » mentionne-t-elle.

Propos recueillis par Nadia Rechoud

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