A l’initiative de la Fondation Enaya Arthrite Algérie, en collaboration avec le service de rhumatologies de l’hôpital Mohamed Lamine Debaghine de Bab El Oued, une Journée éducation thérapeutique consacrée aux rhumatismes inflammatoires chroniques a été organisée hier, vendredi 28 juin 2024, à l’Hôtel Luxury Legacy d’Alger.
Plusieurs spécialistes ont pris part à ce rendez-vous scientifiques et des communications de haute facture ont été présentées tout au long de cette journée. Parmi les participants à ce riche programme, le Dr Ryma Benaziez Boutaleb, maître-assistante en rhumatologie au CHU « Mohamed Lamine Debaghine » de Bab-el-oued.
Lors de cette journée de sensibilisation, d’information et de formation sur les rhumatismes inflammatoires chroniques, le Dr Benaziez-Boutaleb a donné une communication très intéressante consacrée au rhumatisme psoriasique, une pathologie parfois invalidante, découlant d’une maladie auto-immune, à savoir le psoriasis.
Au micro d’Esseha.dz, la spécialiste a dressé un tableau succinct de cette maladie qui fait partie de la famille des psondyloarthrites. Elle a ainsi expliqué que « le rhumatisme psoriasique, ce sont toutes les manifestations rhumatologiques inflammatoires qui se voient chez un malade qui présente déjà un psoriasis. Dans la plupart des cas, nos collègues dermatologues nous envoient les malades qui sont déjà suivis à leur niveau et qui présentent ces manifestations inflammatoires. Mais quand le malade présente une atteinte inflammatoire, des arthrites et des douleurs rachidiennes sans antécédent de psoriasis que ce soit familial ou personnel, là le diagnostic devient un peu plus difficile et nécessite une prise en charge plus étroite ».
Concernant les différents tableaux cliniques de cette maladie, le Dr Ryma Benaziez Boutaleb a précisé que : « le rhumatisme psoriasique peut se présenter dans sa forme soit axiale, par des rachialgies inflammatoires ou dans sa forme périphérique et là, il pose le diagnostic différentiel avec la polyarthrite rhumatoïde. Donc là, le rôle du rhumatologue, c’est de poser le diagnostic ».
Pour ce qui est du traitement préconisé dans le cas de cette pathologie qui, faut-il le préciser concernerait, environ 40 millions de personnes dans le monde, la spécialiste a fait savoir que « le rhumatisme psoriasique nécessite une prise en charge médicamenteuse avec les anti-inflammatoires non stéroïdiens, préconisés en première intention et qui ne doivent pas être prescrits au long cours parce qu’on craint les antécédents cardio-vasculaires et rénaux. » Dans les cas d’une atteinte périphérique où le malade ne répond pas aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, le médecin « préconise le méthotrexate qui est prescrit en première intention et qui agit, aussi bien sur l’atteinte articulaire que sur l’atteinte cutanée », a-t-elle noté, avant d’ajouter qu’en dernier recours, lorsque les malades ne répondent pas aux deux traitements déjà cités, c’est la biothérapie qui est indiquée « bien-sûr après avoir fait un interrogatoire, examen clinique et exploration », a-t-elle conclu.
Hassina Amrouni