Dans le silence des assiettes déséquilibrées, un acteur de l’ombre tente de se frayer un chemin vers la lumière. Le magnésium, minéral essentiel mais trop souvent négligé, pourrait bien jouer un rôle déterminant dans la prévention des maladies neurodégénératives comme Alzheimer et Parkinson. C’est ce que révèle une récente mise en garde relayée par la nutritionniste britannique Pamela Mason, à la lumière de plusieurs études convergentes.
Longtemps cantonné aux marges des débats sur la santé cérébrale, le magnésium revient aujourd’hui au centre de l’attention scientifique. Présent naturellement dans des aliments aussi quotidiens que les légumes à feuilles vertes, les fruits secs, les céréales complètes ou les légumineuses, il participe à plus de 300 réactions biochimiques dans le corps humain. Parmi elles, la régulation du système nerveux, la protection cellulaire contre le stress oxydatif, et le métabolisme énergétique.
Mais selon une enquête menée au Royaume-Uni, une large part de la population présente un déficit chronique en magnésium. Près de 40 % des adolescents et plus de 10 % des adultes et des seniors ne parviennent pas à couvrir leurs besoins journaliers. Une carence d’apparence bénigne, mais dont les conséquences pourraient s’avérer bien plus sérieuses qu’on ne le pense.
Des recherches australiennes récentes ont ainsi mis en lumière un lien entre une faible concentration de magnésium dans le sang et une hausse du taux d’homocystéine, un acide aminé dont les niveaux élevés sont associés à des lésions cellulaires, des dysfonctionnements neurologiques et un risque accru de démence. En clair : moins de magnésium, plus de vulnérabilité face aux atteintes du temps.
Si l’idée d’un « super minéral » peut sembler séduisante, les scientifiques restent prudents. Il ne s’agit pas de brandir le magnésium comme une panacée, mais de rappeler qu’une alimentation équilibrée, riche en nutriments essentiels, peut constituer une véritable stratégie de prévention à long terme. « Nous savons que les maladies comme Alzheimer et Parkinson n’ont pas encore de traitement curatif. Dans ce contexte, la prévention par l’alimentation devient un levier crucial », souligne Pamela Mason.
Pour renforcer naturellement ses apports en magnésium, inutile de recourir à des compléments dans un premier temps : une poignée d’amandes, une assiette d’épinards ou quelques tranches d’avocat peuvent suffire à rééquilibrer les compteurs. Mais pour les personnes souffrant de malabsorption, de stress chronique ou suivant certains traitements médicamenteux, une supplémentation encadrée peut être envisagée.
Alors que les pathologies neurodégénératives continuent de gagner du terrain à l’échelle mondiale, le magnésium se présente comme une pièce discrète mais essentielle du grand puzzle de la santé du cerveau. Il ne fait pas de bruit, mais pourrait bien faire la différence.
Ouiza Lataman