Dans le cadre de la mise en œuvre du « Plan d’Action du Malade », le Ministre de la Santé, M. Abdelhak Saihi, a présidé lundi une réunion d’évaluation au siège du ministère. Cette rencontre a permis de faire le point sur l’avancement des réformes du secteur et de fixer un nouveau cap pour rehausser la qualité des services de santé offerts aux citoyens.
Un plan d’action ambitieux au cœur des priorités
Lancé dans une dynamique de modernisation profonde du système sanitaire, le « Plan d’Action du Malade » repose sur sept axes majeurs visant à améliorer l’expérience du patient, garantir l’accessibilité aux soins, et promouvoir l’efficience des établissements de santé publics. Lors de la réunion, le ministre a salué les progrès enregistrés sur le terrain, mais a insisté sur la nécessité de renforcer les efforts et de maintenir une cadence rapide dans l’application des mesures engagées.
Renforcer la prévention et l’action coordonnée
M. Saihi a mis un accent particulier sur le rôle stratégique des services d’épidémiologie et de médecine préventive (SEMEP), considérés comme la clé de voûte de la santé publique. Il a appelé à une synergie renforcée entre la Direction générale de la prévention et les structures sanitaires sur le terrain, avec une approche territoriale adaptée aux besoins spécifiques de chaque région.
Médicaments : vigilance et anticipation
Face aux défis récurrents liés à la disponibilité des médicaments, le ministre a ordonné de garantir leur présence permanente dans toutes les structures sanitaires. Il a également insisté sur une gestion proactive pour anticiper toute rupture d’approvisionnement. Un meilleur alignement entre l’Institut Pasteur et la Pharmacie Centrale des Hôpitaux est désormais exigé, avec la mise en place d’un dispositif de veille sanitaire double, spécialement dans les zones frontalières sensibles.
Urgences hospitalières : vers une autonomie renforcée
Malgré les améliorations constatées dans les services d’urgences, le ministre a jugé le rythme des réformes insuffisant. Il a préconisé une refonte de la gestion de ces services, en leur conférant une autonomie interne, un budget spécifique et une meilleure coordination avec les autres services hospitaliers. L’objectif : rendre les urgences plus réactives et conformes aux attentes des citoyens.
Mobilisation autour du don de sang
Dans un autre registre, le ministre a appelé la directrice générale de l’Agence Nationale du Sang à intensifier les campagnes de sensibilisation, avec pour ambition d’ancrer la culture du don volontaire chez les Algériens. Cette démarche vise à garantir la disponibilité d’une ressource vitale, notamment en période de forte demande.
Les pôles de santé, moteurs de transformation
L’approche par pôles de santé a également été mise en lumière par M. Saihi. Il a appelé à soutenir ces structures spécialisées à travers des programmes de jumelage, de parrainage, et une carte sanitaire préliminaire pour leur implantation. Des rencontres nationales seront prochainement organisées autour de la maintenance biomédicale et de la gestion des pôles, afin d’optimiser leur efficacité.
Formation et conditions de travail : deux chantiers clés
La formation continue du personnel paramédical reste un axe central pour améliorer les performances du secteur. Le ministre a ordonné l’élaboration d’un programme annuel ciblé, en réponse aux besoins exprimés par les établissements.
Il a également mis l’accent sur l’importance du dialogue social, en appelant à la création de cellules d’écoute permanentes pour recenser les préoccupations du personnel et proposer des solutions concrètes en matière de conditions de travail.
Pour une gouvernance décentralisée et agile
Enfin, M. Saihi a réaffirmé l’orientation stratégique du ministère fondée sur la décentralisation et la promotion des initiatives locales. Il a dénoncé la bureaucratie comme un frein à la mission fondamentale du secteur : servir le patient. Il a appelé à une gouvernance plus souple, plus proche du terrain et en phase avec les attentes réelles des usagers.
Un cap clair pour l’avenir
Avec une feuille de route structurée, un plan d’action précis, et un engagement fort du ministère, le secteur de la santé en Algérie est en pleine mutation. Les défis sont nombreux, mais les signaux sont encourageants : le patient est désormais au centre des priorités, et tout semble mis en œuvre pour garantir des soins accessibles, efficaces et humains.
Nora S.