Malgré une baisse relative du nombre de cas dans plusieurs régions du monde, le Mpox (anciennement appelé variole du singe) continue de représenter une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), a déclaré l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué publié ce lundi.
Lors de sa dernière réunion, le Comité d’urgence convoqué par le Directeur général de l’OMS a réévalué la situation mondiale de la maladie, qui connaît encore des résurgences inquiétantes, notamment dans certaines zones d’Afrique, mais aussi dans des communautés plus vulnérables à travers le globe.
Depuis sa réémergence mondiale en 2022, le virus Mpox continue de circuler dans plus de 100 pays. Bien que des campagnes de vaccination ciblées et des efforts de sensibilisation aient permis de contenir plusieurs foyers, l’OMS alerte sur une tendance préoccupante : la maladie persiste dans des zones à faible accès aux soins, où la surveillance épidémiologique est limitée et les ressources médicales insuffisantes.
Le professeur Jean-Marie Okwo-Bele, président du comité d’urgence, souligne : « Nous sommes encore loin de pouvoir dire que le Mpox est sous contrôle global. La vigilance reste de mise. »
L’une des principales préoccupations soulevées par l’OMS est l’inégalité d’accès aux vaccins. Si les pays à haut revenu ont pu bénéficier d’un déploiement rapide des vaccins de troisième génération contre l’orthopoxvirose, les régions d’Afrique centrale et occidentale, où la maladie est endémique, restent largement sous-vaccinées.
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, a réitéré l’appel à la solidarité internationale : « La lutte contre le Mpox ne pourra être gagnée que si chaque pays a accès aux outils nécessaires – vaccins, traitements, surveillance – pour protéger ses populations. »
L’OMS met également en garde contre le risque de stigmatisation associé à la maladie. Dans certaines régions, le Mpox a été injustement associé à certaines communautés en raison de modes de transmission mal compris, alimentant discrimination et désinformation.
Les experts appellent à une communication inclusive et scientifique, centrée sur la prévention, les comportements à risque, et la prise en charge médicale, sans stigmatiser les groupes vulnérables.
En maintenant le statut d’USPPI, l’OMS espère encourager les États membres à poursuivre leurs efforts de surveillance, de coordination et de recherche. Ce statut permet aussi de mobiliser des financements d’urgence et de renforcer la collaboration internationale en matière de santé publique.
Le Mpox, qui se transmet principalement par contact étroit avec une personne infectée ou des surfaces contaminées, provoque des symptômes allant de la fièvre à des éruptions cutanées douloureuses. Bien que la majorité des cas soient bénins, des complications graves peuvent survenir, notamment chez les personnes immunodéprimées.
En résumé, le Mpox reste un défi sanitaire mondial. Si des progrès ont été réalisés, la menace n’est pas levée. L’OMS appelle les gouvernements à ne pas baisser la garde et à agir de manière coordonnée pour éviter une nouvelle flambée.
Tinhinane B