Une étude récente publiée dans la revue Transplant Immunology met en lumière une prévalence élevée du cytomégalovirus (CMV) chez les patients algériens sous hémodialyse et dans la population générale. Cette situation classe ces patients dans une catégorie de risque intermédiaire pour les infections à CMV après une transplantation rénale.
Méthodologie de l’étude
Les chercheurs ont analysé des échantillons sérologiques de 200 patients sous hémodialyse, candidats potentiels à une transplantation rénale, et de 135 donneurs potentiels. Les tests ont été effectués pour détecter les anticorps anti-CMV de type IgG et IgM, indiquant respectivement une infection passée et une infection récente.
Résultats principaux
Les résultats révèlent une séroprévalence de 95,5 % d’anticorps anti-CMV IgG chez les patients sous hémodialyse et de 96,3 % chez les donneurs potentiels, sans différence statistiquement significative entre les deux groupes. De plus, des anticorps IgM, suggérant une infection récente, ont été détectés chez 13 patients sous hémodialyse et 3 donneurs potentiels. Ces taux élevés de séropositivité indiquent que la majorité des patients et des donneurs ont été exposés au CMV, les plaçant dans une catégorie de risque intermédiaire (D+/R+) pour les infections à CMV post-transplantation.
Implications cliniques
Le CMV est un virus de la famille des herpèsvirus qui peut provoquer des complications graves chez les patients immunodéprimés, notamment ceux ayant subi une transplantation d’organe. La classification des patients en fonction de leur statut sérologique vis-à-vis du CMV est cruciale pour évaluer le risque d’infection post-transplantation et déterminer les stratégies prophylactiques appropriées. Les patients D+/R+ sont considérés à risque intermédiaire, nécessitant une surveillance et une gestion adaptées pour prévenir les complications liées au CMV.
Contexte régional et recommandations
Cette étude souligne l’importance de la surveillance sérologique du CMV en Algérie, où la prévalence semble élevée. Les professionnels de santé sont encouragés à intégrer systématiquement le dépistage du CMV dans l’évaluation pré-transplantation et à élaborer des protocoles de prévention adaptés au contexte local pour améliorer les résultats post-transplantation.
En conclusion, la forte séroprévalence du CMV chez les patients algériens sous hémodialyse et les donneurs potentiels souligne la nécessité d’une vigilance accrue et de stratégies prophylactiques ciblées pour gérer le risque d’infection post-transplantation.
L’étude intitulée “High seroprevalence of CMV among Algerian hemodialysis patients and the general population: Intermediate-risk patients for post-transplant CMV infection” a été menée par Lydia Lamara Mahammed, Zineb Omrani, Nourhene Bellachia, Lilya Meriem Berkani, Messaoud Saidani et Reda Djidjik.
Tinhinane B
