Rapport 2022 de l’OMS sur le paludisme : L’Avant-propos du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus

 

A l’occasion de la publication du rapport 2022 sur l’état des lieux relatifs au paludisme, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé, a publié l’avant-propos du dit rapport que esseha reprend ici .

 

Chaque année, le Rapport sur le paludisme dans le monde met en lumière les progrès et les lacunes
des efforts antipaludiques déployés au niveau mondial. Le rapport de cette année s’articule autour
de quatre thèmes : riposte, risques, résilience et recherche.
Les pays touchés par le paludisme continuent de relever une multitude de défis, notamment les
perturbations liées à la pandémie de COVID 19. Bien que durement touchés, la plupart des pays ont
tenu bon et ont pu maintenir les services de prévention, de détection et de traitement du paludisme,
un exploit remarquable en pleine pandémie.
Néanmoins, plus de 600 000 personnes meurent encore chaque année du paludisme, et la grande
majorité sont des enfants. Malgré les efforts héroïques déployés pour maintenir les services pendant
la pandémie, la lutte contre le paludisme se heurte à de nombreux obstacles qui viennent s’ajouter
aux perturbations déjà importantes liées à la COVID et aux autres problèmes des systèmes de
santé, notamment des crises humanitaires interminables, des financements limités de la part des
bailleurs de fonds et l’effet potentiel du changement climatique sur la propagation de la maladie.
Toutes ces difficultés ont été aggravées par la baisse d’efficacité de nos principaux outils
antipaludiques. La résistance croissante aux moustiquaires imprégnées d’insecticide et aux
médicaments antipaludiques reste très préoccupante, surtout en Afrique. Dans certaines zones,
les parasites du paludisme échappent à la détection des tests les plus couramment utilisés. En
outre, l’invasion d’un moustique qui s’adapte facilement aux environnements urbains, Anopheles
stephensi, présente un risque réel.
Pour soutenir la résilience des programmes de lutte contre le paludisme, l’OMS a publié de nouvelles
orientations, notamment une nouvelle stratégie pour contenir la résistance aux médicaments
antipaludiques en Afrique, un nouveau cadre développé conjointement par l’OMS et ONU Habitat
pour guider les responsables municipaux dans leur lutte contre le paludisme en milieu urbain, ainsi
que des recommandations pour stopper la propagation d’Anopheles stephensi en milieu urbain.
Les pays sont encouragés à adapter les orientations de l’OMS aux conditions locales.
La lutte contre le paludisme est intimement liée à l’ensemble du système de santé. Pour que la
lutte contre le paludisme soit efficace, il est essentiel d’investir dans des systèmes de santé qui
fonctionnement bien, qui sont équitables et résilients, et qui reposent sur des soins de santé
primaires.

La recherche et le développement jouent également un rôle essentiel. Comme décrit dans ce
rapport, de nouveaux types de technologies de lutte antivectorielle sont en cours de développement,
notamment une nouvelle génération de moustiquaires pour combattre la résistance des
moustiques. De nouveaux diagnostics et des innovations dans les médicaments antipaludiques
sont également en préparation.
Une autre avancée majeure est le vaccin antipaludique RTS,S, le premier et le seul vaccin
recommandé pour prévenir le paludisme chez les enfants. Plus d’1,2 million d’enfants sont protégés
par ce vaccin au Ghana, au Kenya et au Malawi, et le vaccin sera bientôt étendu à plusieurs autres
pays. D’autres outils antipaludiques prometteurs sont en cours de développement.
Toutefois, la recherche fondamentale et le développement de produits continuent de souffrir d’un
important déficit de financement. Il est urgent d’accélérer les investissements dans de nouveaux
outils antipaludiques, afin de faire face aux menaces émergentes telles que le paludisme en milieu
urbain et la propagation de la résistance aux médicaments antipaludiques.
De nombreux défis nous attendent, mais les raisons d’espérer ne manquent pas. En renforçant la
réponse, en comprenant et en atténuant les risques, en développant la résilience et en accélérant
la recherche, nous avons toutes les raisons de rêver à un avenir sans paludisme

 

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé

 

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