Des chercheurs de l’Institut de virologie de Wuhan, en Chine, ont identifié un nouveau coronavirus chez les chauves-souris, une découverte qui ravive les inquiétudes autour des zoonoses, ces maladies pouvant se transmettre des animaux à l’homme. L’étude, récemment publiée dans la prestigieuse revue Cell, révèle que ce virus présente de fortes similitudes génétiques avec la souche responsable de la pandémie mondiale de Covid-19 en 2020, selon les informations rapportées par le New York Post.
Baptisé HKU5-CoV-2, ce nouveau virus appartient à la même famille de coronavirus que le MERS-CoV (syndrome respiratoire du Moyen-Orient), une infection grave pouvant se transmettre des chameaux aux humains. Bien qu’aucune contamination humaine n’ait été signalée à ce jour, les chercheurs alertent sur le potentiel de transmission interespèces du virus. Selon l’équipe dirigée par la virologue renommée Dr Shi Zhengli, connue pour ses travaux sur les coronavirus, le HKU5-CoV-2 a démontré sa capacité à se lier aux protéines présentes chez l’homme et d’autres mammifères – un mécanisme similaire à celui du SARS-CoV-2, le virus responsable de la pandémie de Covid-19.
Si le risque d’une transmission directe à l’homme « reste à étudier », selon les auteurs de l’étude, cette découverte souligne l’importance d’une surveillance constante des virus présents dans la faune sauvage. L’histoire récente de la pandémie mondiale rappelle à quel point ces virus peuvent évoluer rapidement et franchir la barrière des espèces, déclenchant des crises sanitaires majeures.
L’Institut de virologie de Wuhan, au cœur de cette découverte, demeure entouré de controverses internationales. Accusé par certaines théories d’avoir potentiellement divulgué le virus du Covid-19 à la suite d’un incident de laboratoire — une hypothèse fermement démentie par la Chine —, le centre de recherche est sous étroite surveillance depuis l’émergence des premiers cas humains de Covid-19 à Wuhan, en novembre 2019.
La pandémie de Covid-19 s’est révélée être la plus meurtrière du XXIe siècle, causant un bouleversement mondial sans précédent. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 7 millions de décès ont été officiellement recensés. Toutefois, les estimations avancent que le nombre réel de morts pourrait atteindre 20 millions, en raison de nombreux cas non déclarés. Les États-Unis ont enregistré à eux seuls plus de 1,2 million de victimes, tandis que l’Inde, le Brésil et plusieurs pays européens ont également subi des pertes humaines dévastatrices.
Au-delà du lourd bilan humain, cette crise sanitaire a mis à rude épreuve les systèmes de santé du monde entier, engendré des perturbations économiques majeures et laissé des millions de personnes souffrir de complications à long terme.
Cette nouvelle découverte souligne l’urgence d’intensifier la surveillance des maladies zoonotiques. La détection précoce de ces virus et la compréhension de leur potentiel de transmission pourraient jouer un rôle crucial dans la prévention des futures pandémies.
Pour l’heure, bien que le HKU5-CoV-2 ne représente pas encore une menace directe, les chercheurs appellent à la prudence et à la poursuite des recherches afin d’anticiper toute évolution qui pourrait, un jour, faire franchir à ce virus la barrière entre l’animal et l’homme.
Nouhad Ourebzani