Un premier vaccin contre la MPOX obtient la préqualification de l’OMS : une avancée majeure pour la santé mondiale

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a franchi une étape cruciale dans la lutte contre la MPOX en approuvant, ce vendredi, le premier vaccin contre la maladie à être inscrit sur sa liste de préqualification. Ce processus, qui permet de certifier qu’un produit médical répond aux normes internationales de qualité, de sécurité et d’efficacité, vise à faciliter l’accès à ce vaccin dans les régions les plus touchées, notamment en Afrique, où la maladie continue de se propager.

Cette décision intervient dans un contexte sanitaire préoccupant, où plus de 120 pays ont signalé des cas de MPOX depuis l’apparition de l’épidémie mondiale en 2022. Selon les derniers chiffres, plus de 103 000 cas ont été confirmés, dont un nombre alarmant dans plusieurs pays africains. L’OMS espère que cette préqualification contribuera à accélérer la production et la distribution du vaccin, crucial pour contenir l’épidémie.

Une solution prometteuse face à une urgence sanitaire mondiale

Le vaccin, recommandé par le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) de l’OMS, est destiné aux adultes de plus de 18 ans et se compose de deux injections administrées à quatre semaines d’intervalle. Les premières données montrent une efficacité prometteuse : une dose unique permettrait de protéger 76 % des personnes contre la MPOX, tandis que deux doses porteraient ce chiffre à 82 %. Cette efficacité, combinée à un bon profil de sécurité, fait de ce vaccin un outil indispensable dans la lutte contre la maladie.

Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, a souligné l’importance de cette avancée dans un communiqué : « Cette préqualification est une étape décisive dans nos efforts pour lutter contre la MPOX, particulièrement en Afrique où les épidémies sévissent. Nous devons maintenant, de manière urgente, intensifier les achats et les dons de vaccins, tout en assurant une distribution équitable. » Il a également insisté sur le besoin de combiner cette approche avec d’autres mesures de santé publique pour prévenir les infections et sauver des vies.

Un vaccin pour les populations à haut risque

Bien que ce vaccin ne soit pas encore autorisé pour les enfants de moins de 18 ans, l’OMS a néanmoins permis son usage « hors indication » pour certaines catégories vulnérables, comme les nourrissons, les adolescents, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées. Cette flexibilité dans l’administration du vaccin est jugée cruciale dans les contextes d’épidémie, où les avantages de la vaccination surpassent les risques potentiels.

Le Dr Yukiko Nakatani, sous-directrice générale de l’OMS pour l’accès aux médicaments, a déclaré que cette préqualification permettra de mobiliser rapidement les ressources des gouvernements et des agences internationales comme Gavi et l’Unicef pour acheminer le vaccin aux communautés en première ligne, particulièrement en Afrique. « Il est impératif que les autorités nationales et internationales accélèrent les processus d’approbation pour garantir une large accessibilité », a-t-elle ajouté.

La course contre la montre pour contenir la MPOX

Depuis août 2024, l’OMS a déclaré que la MPOX constituait une urgence sanitaire mondiale, nécessitant une réponse internationale coordonnée. Cette déclaration fait suite à la recommandation d’un comité d’urgence, alors que la maladie continuait de se propager dans des régions où les systèmes de santé peinent à contenir les épidémies.

En parallèle, l’OMS travaille avec les fabricants de deux autres vaccins contre la MPOX, actuellement en phase de préqualification. Ces vaccins sont en cours d’évaluation pour être inclus dans la liste d’utilisation d’urgence de l’OMS, afin de renforcer l’arsenal de lutte contre la maladie. De plus, l’organisation a reçu six propositions pour des outils de diagnostic de la MPOX, un élément clé pour identifier et isoler rapidement les cas dans les foyers épidémiques.

Un avenir sous surveillance

Alors que l’OMS progresse dans la préqualification de vaccins et de diagnostics, la situation reste critique dans plusieurs pays africains, où la MPOX continue de provoquer des flambées de cas. Les autorités sanitaires et les organisations internationales sont maintenant en ordre de bataille pour intensifier la production, la distribution et la surveillance épidémiologique, tout en s’assurant que les communautés à risque reçoivent une protection adéquate.

Le Dr Rogerio Gaspar, directeur de la réglementation et de la préqualification à l’OMS, a rappelé l’urgence de la situation : « L’inscription de nouveaux vaccins et diagnostics sur la liste d’utilisation d’urgence est essentielle pour lutter contre cette crise sanitaire mondiale. Nous faisons des progrès, mais il reste encore beaucoup à faire pour garantir que ces outils atteignent ceux qui en ont le plus besoin. »

L’effort collectif pour maîtriser la MPOX s’inscrit désormais dans une course contre la montre, avec comme objectif ultime d’endiguer l’épidémie et de prévenir de futures résurgences, tout en garantissant que les avancées médicales profitent à l’ensemble de la population mondiale, sans distinction de frontières ou de ressources.

Tinhinane B

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