Vers un vaccin antigrippal universel : Une avancée prometteuse contre les pandémies grippales

Des scientifiques de Stanford Medicine ont mis au point une nouvelle méthode qui pourrait révolutionner l’efficacité des vaccins antigrippaux saisonniers et offrir une protection contre les variants de la grippe susceptibles de provoquer une pandémie. Ces travaux, publiés le 19 décembre dans la revue Science, marquent une avancée significative dans la lutte contre un virus qui, chaque année, cause des centaines de milliers de décès dans le monde.

Une réponse immunitaire limitée par le “péché antigénique originel”

Le vaccin antigrippal standard, conçu pour protéger contre quatre sous-types courants du virus, peine à garantir une protection universelle. Son efficacité varie entre 20 % et 80 %, selon le Pr Mark Davis, spécialiste en immunologie à Stanford. Cette variation est en partie attribuée à une réponse immunitaire biaisée : la plupart des individus développent des anticorps robustes contre un seul sous-type, souvent déterminé par des facteurs génétiques et non par leur première exposition au virus.

Les chercheurs ont donc conçu un vaccin qui contraint le système immunitaire à répondre équitablement aux quatre sous-types. Pour ce faire, ils ont relié chimiquement les quatre antigènes du virus — des molécules de surface appelées hémagglutinines — sur une matrice moléculaire unique. Cette approche oblige les cellules B, productrices d’anticorps, à intégrer l’ensemble des antigènes, stimulant ainsi une réponse immunitaire globale.

Des tests prometteurs sur des tissus humains

Cette méthode innovante a été testée sur des organoïdes de tissu amygdalien humain, des sphères biologiques reproduisant le fonctionnement des ganglions lymphatiques. Les résultats sont encourageants : les cellules B exposées au vaccin modifié ont généré des réponses solides contre les quatre sous-types de grippe.

Mieux encore, lorsque l’antigène de la grippe aviaire — potentiellement responsable d’une future pandémie — a été intégré à cette matrice, la réponse immunitaire s’est révélée nettement supérieure à celle obtenue avec des vaccins classiques.

Un rempart contre les pandémies futures

Alors que des cas de grippe aviaire ont récemment été détectés aux États-Unis, notamment dans des eaux usées et du lait, cette avancée pourrait constituer un rempart contre une éventuelle transmission interhumaine du virus. « La grippe aviaire pourrait bien déclencher notre prochaine pandémie virale », alerte le Pr Davis.

Ce vaccin multivalent représente un pas vers une immunisation universelle contre la grippe. Les chercheurs, en collaboration avec l’Université de Cincinnati, continuent d’explorer les applications de cette technologie, désormais protégée par un brevet déposé par Stanford.

Cette percée scientifique nourrit l’espoir d’un futur où les pandémies grippales ne seraient plus une menace majeure pour la santé publique.

Nouhad Ourebzani

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