La Société Algérienne de Chirurgie du Genou, de la Hanche et d’Arthroscopie (SAGHA) a tenu son 4e Congrès annuel à Alger les 1er et 2 novembre 2024. Cet événement scientifique a rassemblé plus de 500 participants, dont de nombreux experts nationaux et 12 experts internationaux venus de France, d’Espagne, de Grande-Bretagne, du Canada, de Tunisie et de Libye.
Le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, présent lors de l’ouverture du congrès, a salué l’organisation de l’événement sur la chaîne Esseha, soulignant ses répercussions positives potentielles sur la prise en charge des patients en Algérie. « Les recommandations qui en découleront seront bénéfiques au ministère de la Santé, car elles permettront de prendre en charge les aspects juridiques et financiers des questions qui se poseront dans ce domaine », a-t-il déclaré. Il a également insisté sur l’importance de cette rencontre internationale pour enrichir le débat scientifique.
En marge de la première journée, Esseha a interviewé le Pr Lyes Aït El-Hadj, président de la SAGHA. Celui-ci a exprimé sa gratitude envers Esseha pour son travail d’information avant d’aborder les enjeux de ce congrès.
En évoquant le thème des luxations de prothèses, le Pr Aït El-Hadj a expliqué que le choix de ce sujet était motivé par la crainte universelle des chirurgiens poseurs de prothèses. Il a rappelé que ce type d’appareillage, créé il y a 50 ans par le chirurgien britannique Charnley, suscitait déjà des préoccupations liées aux luxations et aux infections. « Nous avons choisi ce thème car il n’existe pas de traitement unique, et chaque cas est particulier », a-t-il précisé. L’objectif du congrès est d’explorer différentes approches thérapeutiques visant non pas à traiter les luxations, mais à les prévenir.
Le Pr Aït El-Hadj a également noté que « selon les études, 50 % des patients qui subissent une luxation en post-opératoire immédiat en subiront une autre ; ce sont ce que l’on appelle des luxations itératives ». Il a identifié la malposition de la prothèse comme la principale cause de ces complications et a ajouté que l’augmentation de l’activité physique du patient, telle que la marche ou le sport, peut contribuer au risque de luxation. Parmi les autres facteurs, il a cité le cas d’un « patient déjà opéré pour une fracture du col du fémur, qui présente un risque trois fois plus élevé de luxation par rapport à un patient avec une hanche intacte ». Il a aussi attiré l’attention sur les personnes âgées, dont la musculature affaiblie augmente la susceptibilité aux luxations. « Concernant l’effet cam, lorsqu’une prothèse bute contre un butoir osseux lors d’une flexion, cela peut entraîner une luxation », a-t-il ajouté.
Enfin, le Pr Aït El-Hadj a souligné que « les 12 experts internationaux présents au congrès ont partagé leur expérience sur la gestion des problèmes liés aux luxations de prothèses dans leurs pays respectifs », ajoutant que le congrès devrait déboucher sur des recommandations concrètes.
Le Pr Mustapha Yakoubi, chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologique à l’hôpital de Ben-Aknoun et président d’honneur de cette édition, a, quant à lui, mis en avant l’importance de l’événement. « La chirurgie orthopédique connaît un développement rapide, soutenu par les avancées technologiques. Ce congrès a un double intérêt : l’échange d’idées entre experts et la discussion des cas complexes, ainsi que la participation des jeunes chirurgiens et résidents en chirurgie, qui bénéficient de cet événement pédagogique et académique », a-t-il souligné au micro d’Esseha.
Hassina Amrouni