Circoncision : précautions médicales et idées reçues

Invitée de l’émission Sahtek Bin Yeddik, le Professeur Dania Bouguermouh, spécialiste en chirurgie infantile, met en garde contre certaines idées reçues sur la circoncision et insiste sur les précautions médicales essentielles à respecter.

« La circoncision ne doit pas impérativement se faire durant le mois de Ramadhan », affirme-t-elle d’emblée. « Le service de chirurgie infantile du CHU Mustapha est ouvert toute l’année et peut accueillir les jeunes enfants à tout moment ». Elle rappelle qu’il s’agit d’une intervention chirurgicale nécessitant un bilan biologique préalable : « certains enfants peuvent avoir des troubles de la coagulation, comme l’hémophilie. Un bilan est donc essentiel pour dépister ces anomalies et garantir une circoncision en toute sécurité ».

Le Pr Bouguermouh souligne également l’importance d’un examen approfondi avant l’opération : « certains enfants présentent des malformations congénitales, comme les hypospadias, qui empêchent la circoncision immédiate. Dans ce cas, une intervention chirurgicale corrective est nécessaire avant d’envisager la circoncision ». Elle insiste : « c’est le chirurgien qui doit pratiquer cet acte ».

Concernant la aqiqa, tradition prévoyant la circoncision dans les tout premiers jours après la naissance, la spécialiste met en garde : « il faut d’abord s’assurer que l’enfant n’est pas ictérique, car en cas de jaunisse, la circoncision doit être reportée. De même, un bilan biologique anormal doit alerter et imposer un report ».

Un autre aspect crucial concerne l’âge idéal pour cette opération : « il est recommandé de circoncire les jeunes enfants ou les nourrissons. Cependant, chez les bébés en surpoids, il est parfois préférable d’attendre ».

Quant aux conditions de l’opération, le Pr Bouguermouh est catégorique : « la circoncision doit impérativement se dérouler en bloc opératoire. Les circoncisions de masse réalisées dans des lieux aménagés sont à éviter en raison des risques de complications, d’accidents et de problèmes de stérilisation ». Elle insiste également sur la vigilance des parents après l’intervention : « une fièvre, une hémorragie ou une infection sont des signes de complications nécessitant une consultation médicale immédiate ».

Enfin, elle rappelle les soins post-opératoires à privilégier : « l’application d’huile pour retirer le pansement, de l’éosine ou un antibiotique local en cas d’infection sont des gestes simples mais suffisants. Les parents doivent également surveiller la fièvre et s’assurer que l’enfant urine normalement ». Elle conclut en insistant sur l’importance d’un suivi médical : « un contrôle post-opératoire est essentiel pour s’assurer que tout s’est bien déroulé et intervenir si nécessaire ».

Hassina Amrouni

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