Dr Amina Abdelouahab, sénologue, spécialiste du cancer du sein : « L’annonce de la maladie n’est pas une mince affaire pour le médecin et la malade »

Après avoir évoqué le cancer du sein d’une manière générale, le Dr Amina Abdelouahab, spécialiste du cancer du sein, revient, dans cette nouvelle rencontre sur Esseha.com sur l’annonce de la maladie à une personne atteinte de cancer du sein.
De prime abord, elle avouera qu’« annoncer à une personne qu’elle a un cancer du sein, ce n’est pas une mince affaire que ce soit pour la malade ou pour le médecin ». Selon elle, il faut être « formé pour ça » d’où l’importance d’être accompagné d’un psychologue pour annoncer la nouvelle avec tact à la personne concernée. Mais avant d’en arriver là, le Dr Abdelouahab expliquera que tout doit d’abord passer par « la confiance qui doit s’installer entre le médecin et sa patiente et ce, dès la première consultation » et de préciser qu’« on n’annonce pas la maladie à la première consultation. La malade arrive, elle suspecte quelque chose mais elle n’en est pas sûre. Généralement, c’est souvent parce qu’elle a palpé un nodule, donc, elle arrive avec un sentiment de peur, donc, on ne peut pas lui dire qu’il s’agit d’un cancer, sachant que, comme je l’ai précisé lors de mon précédent passage sur Esseha.com, que la majorité des tumeurs du sein ne sont pas des cancers mais des tumeurs bénignes. Donc, dès le départ, nous allons sur quelque chose de bénin mais pour s’en assurer, nous allons faire le nécessaire, en explorant et en faisant des analyses ».
Lorsque la maladie est avérée, le Dr Abdelouahab fera savoir qu’en situation générale, le médecin doit être accompagné d’un psychologue au moment de l’annonce. Elle avouera toutefois que « dans la réalité de tous les jours, nous ne fonctionnons pas ainsi mais nous essayons d’améliorer les choses. Pour cela, les avis et critiques constructives sont les bienvenus pour nous améliorer ». Révélant que le côté humain doit primer en pareille circonstance, la sénologue indiquera qu’« il y a des médecins et là, je généralise en parlant y compris de moi qui parlent de la maladie mais ne parlent pas de la malade. Ils parlent du cancer et de comment le traiter. Or, il s’agit plutôt d’une personne porteuse d’un cancer donc, il faut traiter la maladie et la malade ».
Revenant sur cet instant « T » qui précède l’annonce de la maladie, le médecin expliquera la patiente reçoit d’abord des indications sur sa maladie « on lui donne toutes les informations nécessaires sur le cancer, ses symptômes, son traitement, les chances de guérison…etc, avant de lui dire que c’est ce dont elle souffre » et de noter qu’« en général, quand la malade comprend dès le début qu’elle a des chances de guérison, ça se passe très bien car, souvent, on a tendance à penser qu’avoir un cancer équivaut à la mort ».
Il est à noter, tel que précisé par le Dr Amina Abdelouahab, que lorsqu’un cas de cancer du sein est posé, le dossier est étudié par toute une équipe lors d’une RCP (réunion de consultation pluridisciplinaire). « C’est cette équipe qui décide du traitement de la malade en question et ce n’est qu’après cette réunion, que le médecin traitant va la voir pour lui faire part du diagnostic », indiquera-t-elle.
Hassina Amrouni

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