Journée mondiale du lupus au CHU Beni-Messous: Eclairages d’experts

A l’occasion de la Journée mondiale du lupus, le CHU Beni Messous a accueilli un événement dédié à cette maladie auto-immune complexe. Esseha a recueilli les impressions du Pr Reda Djidjik, chef du laboratoire d’immunologie médicale, qui a salué l’initiative conjointe de l’Académie algérienne d’allergologie et d’immunologie clinique et de la Société algérienne de pneumologie. L’objectif de cette journée de formation médicale continue était clair : « partager des connaissances de chaque spécialiste impliqué dans la prise en charge du lupus, une maladie auto-immune qui touche de nombreux organes ».
Selon le Pr Djidjik, le lupus nécessite une approche pluridisciplinaire en raison de sa diversité clinique. « Beaucoup de spécialistes sont impliqués dans la prise en charge de cette maladie », a-t-il rappelé, mentionnant la présence d’internistes, de cardiologues, de pneumologues, de pédiatres, de rhumatologues et d’immunologistes, lors de cette journée. Il a souligné la richesse des échanges entre les professionnels autour de cette pathologie qualifiée de « très compliquée à gérer ». Le Pr Reda Djidjik a également précisé que le lupus est une maladie multifactorielle où « l’environnement et la prédisposition génétique jouent un grand rôle ». Il peut se manifester de différentes façons, dès le début, avec des atteintes articulaires ou rénales, et se caractérise par « la présence d’un ensemble d’anticorps très spécifiques ».
Concernant le traitement, il a rappelé que « tout un arsenal thérapeutique est disponible, des molécules anciennes qui ont fait leurs preuves aux biothérapies, qui améliorent la prise en charge des patients ».
Le Dr Sihem Oulakrouz, néphrologue au CHU Beni Messous, a pour sa part abordé les atteintes rénales liées à la maladie. Elle a mis l’accent sur la gravité de cette complication, précisant que « le lupus peut évoluer vers une insuffisance rénale terminale chez 10 à 30 % des patients après dix ans d’évolution », et que la maladie reste associée à « un risque de morbi-mortalité, notamment cardiovasculaire ». Elle a insisté sur le fait que l’atteinte rénale peut être silencieuse, d’où l’importance de la dépister précocement. « Il faut la rechercher par un simple examen urinaire, évaluer la fonction rénale par un bilan et si une atteinte est détectée, orienter rapidement le malade vers un néphrologue pour envisager une biopsie rénale et un traitement adapté », a-t-elle expliqué.
Le Dr Oulakrouz a, par ailleurs, attiré l’attention sur le fait que le lupus touche majoritairement « les femmes jeunes, en âge de procréer ». Elle a alerté sur les risques liés à certains traitements, notamment les immunosuppresseurs tératogènes. D’où l’importance, selon elle, d’accompagner les patientes dans une planification de grossesses adaptée : « Il faut mettre en place une contraception dès que le diagnostic est posé, et sensibiliser les patientes à programmer leurs grossesses afin de pouvoir adapter les traitements ».
Hassina Amrouni

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