Le variant « Nimbus » inquiète les experts : un été sous le signe d’un COVID au goût de lame de rasoir

Alors que la planète espérait définitivement tourner la page du COVID-19, un nouveau sous-variant d’Omicron, baptisé NB.1.8.1 — plus communément appelé « Nimbus » — ravive les inquiétudes. Identifié d’abord en Chine, il s’est rapidement propagé à travers l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord, au point d’être désormais placé sous surveillance par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Ce variant se distingue non seulement par sa vitesse de transmission et sa capacité à échapper partiellement à l’immunité vaccinale ou post-infectieuse, mais aussi — et surtout — par un symptôme particulièrement brutal qui marque les esprits : une douleur intense à la gorge, qualifiée par de nombreux patients de « gorge de lames de rasoir ». Une description imagée qui résume à elle seule l’expérience douloureuse rapportée par les malades, parfois incapables de parler ou même d’avaler leur salive tant la sensation est aiguë.

Les services d’urgence signalent une hausse des consultations liées à des maux de gorge sévères, et les recherches en ligne associées au terme « razor blade throat » explosent, révélant une angoisse palpable dans la population. Toutefois, les spécialistes se veulent mesurés. Si cette forme de pharyngite est effectivement violente, elle n’est pas inédite et s’inscrit dans la palette connue des symptômes viraux du SARS-CoV-2. Aucune donnée actuelle ne laisse supposer que le variant « Nimbus » provoquerait des formes plus graves ou davantage d’hospitalisations.

En revanche, les caractéristiques génétiques de ce sous-variant laissent penser qu’il pourrait alimenter une nouvelle vague estivale, notamment en exploitant les lacunes immunitaires chez certaines populations et en profitant de la levée généralisée des mesures sanitaires. Des traces croissantes de NB.1.8.1 ont d’ailleurs été relevées dans les eaux usées de plusieurs grandes villes, un indicateur précoce d’un regain d’activité virale.

Face à cette dynamique, les autorités sanitaires appellent à une vigilance raisonnée. Pas question de relancer des restrictions massives, mais bien de rappeler les fondamentaux : port du masque en cas de symptômes, isolement volontaire, mise à jour vaccinale, et recours aux traitements symptomatiques en cas d’infection. Paracétamol, ibuprofène, hydratation, tisanes et pastilles apaisantes peuvent contribuer à atténuer l’inconfort, en attendant la guérison.

Le retour du COVID sous la forme d’un variant au nom inoffensif mais aux effets tranchants agit comme un rappel. Le virus n’a pas disparu, et sa capacité à muter impose une veille constante. Si le risque reste, pour l’heure, modéré à l’échelle mondiale, le souvenir des étés précédents incite les professionnels de santé à ne pas baisser la garde trop vite. L’été 2025 pourrait bien être celui d’une recrudescence silencieuse, où la prudence individuelle redeviendra un acte collectif.

Par Ouiza Lataman

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