Les enfants face à la nouveauté alimentaire : quand la peur de goûter influence les habitudes

Alors que les campagnes de sensibilisation à l’alimentation saine se multiplient, une résistance persiste chez de nombreux enfants : la peur de goûter de nouveaux aliments. Cette attitude, appelée néophobie alimentaire, représente un véritable frein à l’adoption de régimes équilibrés dès le plus jeune âge. Une étude récente publiée dans la revue Nutrients en avril 2024, intitulée « The Relationship Between the Level of Food Neophobia and Children’s Attitudes Toward Selected Food Products », s’est penchée sur ce phénomène en analysant le comportement alimentaire de plus de 1 100 enfants polonais âgés de 10 à 12 ans.

L’étude a porté sur un échantillon de 1 173 enfants répartis dans différentes régions polonaises. À l’aide de questionnaires structurés, les chercheurs ont évalué leur niveau de néophobie alimentaire et analysé leur perception de divers aliments, notamment les fruits, légumes, produits laitiers, poissons, plats végétariens, ou encore aliments sucrés et transformés.

Les résultats montrent une corrélation claire entre un niveau élevé de néophobie et une attitude négative envers les aliments considérés comme sains, notamment les légumes, les plats végétariens ou les produits à base de poisson. À l’inverse, les enfants moins néophobes affichaient des préférences plus marquées pour les fruits et les plats variés, signe d’une ouverture plus large au goût.

Les chercheurs soulignent que la néophobie alimentaire n’est pas figée : elle peut être influencée par l’éducation alimentaire, le rôle des parents et la manière dont les aliments sont présentés à l’école ou à la maison. Une exposition répétée, sans pression, à de nouveaux produits, ainsi que la participation des enfants à la préparation des repas, peuvent aider à dépasser cette peur du nouveau.

Cette étude met en lumière un enjeu de santé publique majeur : l’acceptation ou le refus de certains aliments dès l’enfance peut avoir des répercussions sur les habitudes alimentaires à long terme. Encourager une approche positive et ludique de l’alimentation pourrait donc contribuer à prévenir des déséquilibres nutritionnels et favoriser de meilleures pratiques alimentaires à l’âge adulte.

En somme, comprendre la néophobie alimentaire chez les enfants, c’est aussi mieux outiller les familles et les institutions pour construire une relation saine, curieuse et équilibrée à la nourriture.

Nouhad Ourebzani

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