Une nouvelle étude encourage l’exploration des effets des odeurs naturelles sur la santé et le bien-être humains, un domaine encore peu étudié par rapport aux impacts visuels de la nature. Les scientifiques proposent un cadre pour examiner comment les parfums naturels influencent nos émotions, pensées et santé physique. Les recherches montrent que le contact avec la nature améliore le bien-être, mais se sont surtout concentrées sur la vue, négligeant l’odorat. Le système olfactif humain, capable de détecter plus d’un billion d’odeurs, joue un rôle important dans notre perception du monde naturel.
Les plantes émettent des composés organiques volatils (COV) qui persistent dans l’air et peuvent avoir divers impacts sur les humains. Les chercheurs souhaitent approfondir la compréhension des effets de ces composés, en tenant compte des connaissances interdisciplinaires de la psychologie, de l’écologie, des neurosciences, etc. Ils soulignent l’importance de comprendre comment les activités humaines modifient les empreintes olfactives naturelles à cause de la pollution et de la réduction des habitats, afin de mieux protéger ces environnements et promouvoir le bien-être humain.
Gregory Bratman, professeur adjoint à l’Université de Washington, souligne que notre système olfactif sophistiqué traite un large éventail d’odeurs naturelles, influençant nos émotions et comportements.
Dans un article publié dans *Science Advances* le 15 mai, Bratman et ses collègues appellent à élargir la recherche sur les effets des odeurs naturelles sur notre bien-être. Ce groupe interdisciplinaire comprend des experts en olfaction, psychologie, écologie et santé publique de divers pays.
Les chercheurs reconnaissent connaître seulement des éléments de ce vaste domaine et appellent à une étude approfondie des liens entre olfaction, nature et bien-être. Certains parfums ont des interprétations universelles, comme les fleurs odorantes, tandis que d’autres sont liés à des souvenirs spécifiques ou varient selon la culture, comme le montre Asifa Majid de l’Université d’Oxford.
Bratman souligne que la compréhension de l’olfaction en relation avec la nature nécessite une approche multidisciplinaire, incluant des connaissances de la fonction olfactive, des sciences humaines et de l’écologie forestière. La recherche de Cecilia Bembibre de l’University College London montre que la signification culturelle des odeurs peut être transmise entre générations.
Jonathan Williams de l’Institut Max Planck a étudié comment les COV naturels réagissent dans l’atmosphère, affectant les environnements olfactifs. Les auteurs appellent également à examiner comment la pollution et la réduction des habitats modifient l’empreinte olfactive de la nature, rendant les bienfaits des odeurs naturelles moins accessibles.
Bratman espère que cette recherche permettra de prendre des décisions plus éclairées sur nos impacts sur le monde naturel et les COV. Comprendre ces interactions peut améliorer le bien-être humain et renforcer les efforts de protection de la nature.
Nouhad Oubrezani