Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé qu’il envisage de convoquer un comité d’urgence pour évaluer si l’épidémie croissante de mpox en Afrique doit être déclarée urgence de santé publique de portée internationale (USPI). Cette déclaration est la plus haute alerte que l’OMS peut émettre, et elle est déterminée sur l’avis d’un comité d’experts.
Depuis septembre dernier, la République démocratique du Congo (RDC) a connu une augmentation significative des cas de mpox, une maladie virale autrefois connue sous le nom de variole du singe. Une souche récemment détectée du virus a commencé à se propager aux pays voisins, exacerbant la situation sanitaire.
L’OMS, en collaboration avec les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), les gouvernements locaux et d’autres partenaires, a intensifié sa réponse à cette épidémie. Cependant, Tedros a souligné l’importance d’un soutien financier et matériel accru pour une réponse globale efficace. Sur la plateforme X (anciennement Twitter), il a déclaré : « Davantage de financement et de soutien sont nécessaires pour une réponse globale ».
Dans une déclaration à la revue Science, Tedros a précisé : « Ce virus peut et doit être contenu par des mesures de santé publique renforcées, notamment la surveillance, l’engagement communautaire, le traitement et le déploiement ciblé de vaccins pour les personnes présentant un risque d’infection plus élevé ».
La variole du singe est une maladie infectieuse transmise par des animaux infectés, mais elle peut également se transmettre de personne à personne par contact physique étroit. Le virus a été découvert pour la première fois chez l’homme en 1970 en RDC. Les symptômes incluent de la fièvre, des douleurs musculaires et des lésions cutanées caractéristiques.
Il existe deux sous-types principaux du virus : le Clade I, plus virulent et mortel, endémique dans le bassin du Congo, et le Clade II, endémique en Afrique de l’Ouest. En mai 2022, le Clade IIb a entraîné une épidémie mondiale, touchant principalement les hommes homosexuels et bisexuels. Cette épidémie a conduit à une USPI déclarée par l’OMS, qui a duré de juillet 2022 à mai 2023 avant de se résorber.
Cependant, une nouvelle souche, le sous-clade Clade Ib, a émergé en RDC depuis septembre 2023, provoquant une recrudescence des cas. Le 11 juillet, Tedros a rapporté plus de 11 000 cas et 445 décès en RDC cette année, avec une vulnérabilité accrue chez les enfants.
L’Union africaine a récemment alloué 10,4 millions de dollars pour soutenir les efforts du CDC Afrique dans la lutte contre le mpox. Ces fonds serviront à renforcer la surveillance, les tests de laboratoire, la collecte de données et l’accès aux vaccins.
Fin juillet, le Burundi a signalé trois cas, le Kenya un seul, et l’Ouganda a confirmé ses deux premiers cas, vraisemblablement importés de la RDC.
Le Règlement sanitaire international (RSI), qui régit la gestion des urgences de santé publique au niveau mondial, permet au chef de l’OMS de déclarer une USPI, activant ainsi des mesures d’urgence conformément aux obligations légales des 196 pays signataires. Cette action pourrait être imminente si le comité d’urgence estime que l’épidémie de mpox constitue une menace internationale.
Nouhad Ourebzani