Ce samedi 28 juin 2025, l’hôtel Sheraton d’Alger prêtera son décor à une journée scientifique d’une rare intensité, entièrement consacrée à l’exploration des liens profonds et encore méconnus entre le stress oxydant et les pathologies infectieuses. Cette rencontre, à la fois académique et clinique, marque la 5ᵉ édition des Journées du Laboratoire du stress oxydant, rein et complications, ainsi que la 4ᵉ Journée de la Société Algérienne des Pathologies du Stress Oxydant. À travers le prisme d’un thème central — “Stress oxydant et pathologies infectieuses” —, elle promet de rassembler un large éventail de compétences médicales dans un effort collectif de compréhension, de diagnostic et d’innovation thérapeutique.
Dans un contexte sanitaire marqué par le retour en force de nombreuses pathologies infectieuses et par la menace persistante de résistances antimicrobiennes, le stress oxydant ne peut plus être considéré comme un simple marqueur biologique parmi d’autres. Il devient, au contraire, une clé de lecture transversale, un signal biologique capable d’annoncer, de moduler ou d’amplifier les processus infectieux. L’ambition de cette journée est précisément de faire dialoguer des disciplines jusque-là trop cloisonnées, en réunissant microbiologistes, néphrologues, infectiologues, chirurgiens orthopédiques, anatomopathologistes et chercheurs en biologie cellulaire.
Tout au long de la journée, les débats porteront sur des terrains d’infection aussi divers que les voies respiratoires, la peau, l’appareil uro-génital ou le système ostéo-articulaire. Le programme scientifique s’ouvrira par une session dédiée à l’introduction générale aux infections, avec des interventions sur les techniques modernes de diagnostic microbiologique et sur la spécificité des infections cutanées ou respiratoires en lien avec le stress oxydatif. Suivront des discussions approfondies sur les infections uro-néphrologiques, domaine où le rôle du stress oxydant dans la dysfonction urinaire et les atteintes rénales suscite de plus en plus d’interrogations.
Les sessions de l’après-midi, quant à elles, s’annoncent tout aussi denses. Elles traiteront notamment des infections de l’appareil locomoteur, des membres supérieurs et inférieurs, avec un accent particulier mis sur les ostéomyélites, les infections sur prothèses, les complications postopératoires, ou encore la pertinence du recours systématique aux antibiotiques. Chaque thématique sera portée par des cliniciens expérimentés, nourrie d’exemples concrets et enrichie de débats ouverts sur les choix thérapeutiques, l’optimisation des stratégies antibiotiques, et l’usage raisonné des techniques chirurgicales.
Loin d’être une simple succession de communications, cette journée s’annonce comme un véritable espace de réflexion critique sur la manière dont le stress oxydant, en tant que phénomène biologique transversal, peut reconfigurer notre compréhension de la maladie infectieuse. Elle marque également un tournant dans l’évolution de la médecine algérienne, qui cherche à concilier une pratique clinique rigoureuse et une recherche biomédicale de plus en plus pointue. Dans ce cadre, la Société Algérienne des Pathologies du Stress Oxydant se positionne comme un acteur structurant, capable de fédérer les savoirs, d’animer les controverses scientifiques et de proposer de nouvelles orientations dans la formation continue des professionnels de santé.
Enfin, cette rencontre revêt aussi une dimension humaine. Car derrière les marqueurs, les processus cellulaires et les diagnostics, ce sont des patients vulnérables, des parcours de soins complexes et des réponses thérapeutiques encore trop inégales qui sont en jeu. C’est dans cette perspective, entre science et clinique, entre espoir et rigueur, que s’inscrit la journée du 28 juin. Une journée attendue, dense, où le dialogue entre les disciplines pourrait bien ouvrir la voie à une nouvelle manière d’aborder les maladies infectieuses — à travers le miroir du stress oxydant.
Tinhinane B
