Une étude japonaise apporte un nouvel éclairage sur les liens entre l’alimentation et la santé cérébrale. En se penchant sur la consommation de thé vert et de café, les chercheurs ont découvert que certains composants de ces boissons pourraient contribuer à limiter les lésions cérébrales associées à la démence, une maladie qui touche environ 1,8 million de personnes en Allemagne, dont deux tiers souffrent d’Alzheimer.
Le rôle de l’alimentation dans la prévention de la démence
La démence, terme général désignant une perte des capacités cognitives, ne peut être guérie mais peut être retardée grâce à une hygiène de vie saine. Selon la Lancet Commission pour la prévention de la démence, environ 45 % des cas pourraient être évités ou retardés en réduisant certains facteurs de risque, tels que le diabète ou la dépression.
Dans cette perspective, l’étude japonaise s’est concentrée sur les propriétés neuroprotectrices de certains composants présents dans le thé vert, le thé noir et le café. Les chercheurs ont mis en avant des substances comme l’épigallocatéchine-gallate (EGCG) dans le thé vert, les théaflavines dans le thé noir, ainsi que la chlorogénine et l’acide caféique dans le café. Ces molécules, connues pour leurs effets anti-inflammatoires et antioxydants, protègeraient le cerveau des dommages causés par les radicaux libres.
Le thé vert en tête des résultats
L’étude, menée sur un échantillon d’environ 10 000 personnes âgées dans le cadre du programme Japan Prospective Studies Collaboration for Aging and Dementia (JPSC-AD), a révélé un lien significatif entre la consommation de thé vert et la réduction des lésions de la substance blanche du cerveau, détectées par imagerie par résonance magnétique (IRM).
Les principales observations :
• Trois tasses de thé vert par jour sont associées à une réduction de 3 % des lésions de la substance blanche.
• Sept à huit tasses par jour entraînent une diminution de 6 %.
Cependant, le thé vert n’a pas montré d’impact significatif sur le volume de l’hippocampe ni sur le volume global du cerveau, des indicateurs liés à la dégradation cognitive.
Une méthodologie rigoureuse
Les participants ont été interrogés sur leur consommation de thé et de café via des questionnaires. Les réponses ont été croisées avec des résultats d’IRM. Parmi les participants, 91 % consommaient régulièrement du thé vert, 82 % du café, mais seulement 19 % du thé noir, ce qui n’a pas permis d’établir de conclusions significatives pour ce dernier.
Une piste prometteuse mais à approfondir
Ces résultats soulignent le rôle potentiel du thé vert dans la préservation de la santé cérébrale, en particulier en matière de prévention des lésions cérébrales. Toutefois, les chercheurs insistent sur la nécessité de poursuivre les études pour mieux comprendre les mécanismes en jeu et déterminer si ces effets peuvent ralentir le développement de la démence.
En conclusion, cette étude rappelle l’importance de l’alimentation dans la prévention des maladies dégénératives. Intégrer le thé vert dans son quotidien pourrait ainsi contribuer, parmi d’autres mesures, à préserver ses fonctions cognitives à long terme.
Nouhad Ourebzani