Une étude récente publiée dans la revue PLOS ONE révèle l’ampleur alarmante de la pollution par les microplastiques dans les océans. Menée par une équipe internationale dirigée par l’institut 5 Gyres, cette recherche estime qu’environ 170 000 milliards de particules de plastique, pesant près de deux millions de tonnes, flottent aujourd’hui à la surface des océans. Ce phénomène, qualifié de “smog plastique”, marque une augmentation spectaculaire par rapport aux 5 000 milliards de particules recensées en 2014.
Une croissance exponentielle liée à la production de plastique
Entre 1979 et 2019, les scientifiques ont compilé des données issues de plus de 11 000 échantillons d’eaux océaniques. Les résultats montrent une forte hausse à partir de 2005, attribuée à la fragmentation des déchets plastiques existants, à une gestion inadéquate des déchets et à une production plastique en constante augmentation. Si aucune action décisive n’est prise, la quantité de plastique entrant dans les milieux aquatiques pourrait tripler d’ici 2040.
Un appel urgent à des solutions globales
Les chercheurs appellent à des mesures politiques ambitieuses, notamment la création d’un traité mondial contraignant pour réduire la production de plastique à la source. Selon Marcus Eriksen, co-auteur de l’étude, les efforts de nettoyage et de recyclage, bien qu’essentiels, sont insuffisants face à un flux constant de nouvelles productions. “Il est temps d’imposer une responsabilité aux entreprises pour l’ensemble du cycle de vie de leurs produits”, déclare-t-il.
Impact sur l’écosystème et la santé humaine
Au-delà de l’impact visuel, cette pollution menace gravement les écosystèmes marins et les populations humaines qui en dépendent. Les microplastiques, en raison de leur taille, sont facilement ingérés par la faune marine, intégrant ainsi la chaîne alimentaire et posant des risques pour la santé humaine.
Cette étude souligne l’urgence d’agir sur plusieurs fronts : limiter la production plastique, promouvoir des solutions réutilisables et sensibiliser les consommateurs. La lutte contre le smog plastique ne se fera qu’à travers une coopération internationale forte et des politiques publiques résolues.
Nouhad Ourebzani
