Et si l’œuf, longtemps accusé à tort de nuire à la santé cardiovasculaire, s’avérait être un allié précieux de la longévité ? C’est ce que suggère une étude australienne récente, publiée dans la revue Nutrients, qui révèle qu’une consommation modérée d’œufs – entre un et six par semaine – serait associée à une réduction notable du risque de mortalité chez les personnes âgées.
Menée auprès de plus de 8 800 seniors âgés de 70 ans et plus, cette étude s’est appuyée sur les données des cohortes ASPREE (Aspirin in Reducing Events in the Elderly) et ALSOP. Sur une période de suivi de près de six ans, les chercheurs ont observé une diminution de 17 % du risque de mortalité toutes causes confondues chez les participants consommant régulièrement des œufs, comparativement à ceux qui en consommaient rarement ou jamais. Plus encore, le risque de décès par maladie cardiovasculaire diminuait jusqu’à 29 %, voire 44 % chez les personnes en bonne santé suivant un régime alimentaire globalement équilibré.
Ces résultats viennent bousculer des recommandations nutritionnelles encore très ancrées dans les esprits. L’étude australienne offre ainsi une nouvelle perspective sur ce sujet controversé.
Contrairement aux idées reçues, les œufs n’augmenteraient pas de manière significative le taux de cholestérol sanguin. Le foie humain régule en effet la production de cholestérol selon les apports alimentaires, neutralisant ainsi l’impact direct du cholestérol contenu dans les aliments. De plus, l’œuf est un concentré de nutriments : protéines complètes, vitamines A, D, E, K, B12, folates, ainsi que des minéraux essentiels comme le sélénium, le fer et le zinc. Un cocktail bénéfique pour le cerveau, le cœur, les os et le système immunitaire – particulièrement chez les personnes âgées.
Cependant, les chercheurs mettent en garde : au-delà de six œufs par semaine, les bénéfices s’atténuent et aucune réduction supplémentaire du risque n’a été constatée. Pour les personnes souffrant de troubles cardiovasculaires ou de déséquilibres lipidiques, une consommation plus prudente – trois à quatre œufs hebdomadaires – reste recommandée, en accord avec un avis médical.
À l’heure où les approches nutritionnelles se veulent plus nuancées et individualisées, cette étude invite à reconsidérer la place de l’œuf dans l’alimentation quotidienne. Loin d’être un ennemi de la santé, il pourrait bien en être un protecteur, à condition d’en faire un usage raisonnable. Et s’il suffisait, pour mieux vieillir, de remettre simplement l’œuf à la table du petit-déjeuner ?
Ouiza Lataman