Une étude publiée en août 2023 dans le British Medical Journal Mental Health apporte des éléments de réponse supplémentaires aux causes de la démence, une condition qui affecte actuellement environ 55 millions de personnes selon l’OMS. Les chercheurs britanniques ont créé un « score de risque » en identifiant 11 facteurs de risque majeurs associés à la probabilité de développer une démence au cours des 14 prochaines années.
Pour mener cette étude, les chercheurs se sont appuyés sur deux cohortes britanniques comprenant plus de 223 000 personnes en moyenne âgées d’environ 60 ans. Après un suivi de 14 ans, ils ont mis en évidence certains facteurs qui présentent une plus grande probabilité de provoquer la démence que d’autres. Ces facteurs sont les suivants :
L’âge
Le niveau d’éducation
Les antécédents de diabète
Les antécédents ou la présence de dépression
Les antécédents d’accident vasculaire cérébral
Les antécédents familiaux de démence
Le désavantage économique
L’hypertension artérielle
L’hypercholestérolémie
La vie en solitaire
Le sexe masculin
Une bonne nouvelle est que certains de ces facteurs sont considérés comme « évitables » en modifiant le mode de vie. Les chercheurs soulignent que jusqu’à 40 % des cas de démence pourraient être évités en ciblant 12 facteurs de risque clés, tels que le niveau d’éducation faible, le tabagisme, l’hypertension, l’obésité, le diabète et la consommation excessive d’alcool.
En plus de ces facteurs, un autre élément non modifiable a été ajouté au score de risque, à savoir le gène APOE. Ce gène est reconnu comme un facteur de risque de démence car il joue un rôle dans la production d’une protéine impliquée dans le transport du cholestérol et d’autres graisses dans la circulation sanguine.
Bien que l’âge avancé (60 ans et plus) et la présence du gène APOE soient associés au risque le plus élevé de démence, les facteurs modifiables tels que le diabète, la dépression et l’hypertension artérielle jouent également un rôle crucial. Par exemple, une personne présentant tous ces facteurs de risque pourrait avoir un risque environ trois fois plus élevé qu’une personne du même âge ne présentant aucun de ces facteurs, selon le professeur Sana Suri, co-auteur principal de l’étude.
Cependant, il est important de noter que la présence de plusieurs de ces facteurs de risque ne garantit pas nécessairement le développement de la démence. Le score de risque indique simplement la probabilité de développer la maladie et ne constitue pas un résultat définitif, comme le souligne le Pr Sana Suri. Étant donné que l’importance de chaque facteur de risque varie et que certains d’entre eux sont modifiables ou traitables, il est possible d’entreprendre des actions pour réduire le risque de démence.
La démence, principalement associée à la maladie d’Alzheimer, représente la septième cause de décès dans le monde. En France, plus de 200 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.
Nouhad Ourebzani