En marge du 7ème Cancer Pharmaceutical Summit 2024, organisé à Djelfa par l’Association Nationale des Pharmaciens Algériens (ANPHA), sous le thème « La prise en charge des cancers en Algérie – Approches stratégiques pour un meilleur accès aux soins », Esseha.dz s’est rapproché du Pr Smati, chef de service de la pharmacie au niveau du CPMC qui a donné ses impressions concernant cet important rendez-vous. Indiquant que des communications relatives aux stratégies de prise en charge du malade atteint de cancer, à la pharmaco-économie et à la radiopharmacie ont été présentées, le Pr Smati a fait savoir que les intervenants « ont signalé que cette pathologie est en forte augmentation en Algérie », précisant que l’âge moyen de survenue du cancer en Algérie est 46 ans contre l’âge de 64 ans en Europe. Selon elle, cet écart « est énorme », c’est pourquoi, a-t-elle rappelé « nous devons nous pencher sur cette pathologie, sur sa prise en charge et augmenter le nombre de Centres Anti Cancer » et de conclure qu’« actuellement, le nombre de CAC a augmenté ». Pour rappel, il en existe 21 et 4 autres sont prévus d’ici l’horizon 2025.
Présent au sommet en tant que représentant du ministère de tutelle, le Dr Reda Belkacemi, Directeur de la promotion et de la production pharmaceutique au ministère de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique a, pour sa part, présenté une communication portant sur la promotion de l’industrie pharmaceutique pour les médicaments anticancéreux. L’intervenant a fait savoir, au micro d’Esseha.dz que, dans sa communication, il a consacré un chapitre aux « évaluations médico-économiques dans la prise en charge du patient atteint de cancer ou dans le financement du système de prise en charge du cancer. J’ai abordé d’une manière générale la question de la prise en charge du cancéreux, que ce soit à travers la production des anticancéreux localement ou encore à travers toutes les actions entreprises par le ministère de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique ainsi que par l’Agence nationale des Produits Pharmaceutiques (ANPP) pour l’enregistrement des médicaments, y compris les médicaments oncologiques importés ». Pour le Dr Belkacemi : « la prise en charge des malades atteints de cancer est l’une des priorités de l’Etat algérien et des plans anti-cancers multisectoriels ont été mis en place ». Revenant sur le cas de la wilaya de Djelfa, qui abrite le 7ème Cancer Pharmaceutical Summit, le Dr Belkacemi a précisé que cette wilaya a, aujourd’hui, son propre centre anti-cancer, cela rentre dans le cadre des « efforts du gouvernement, à sa tête le Président de la république pour rapprocher les structures de santé du citoyen pour une meilleure prise en charge du patient » et de noter que le nouveau CAC de Djelfa va jouer un « grand rôle dans la prise en charge des malades atteints de cancer qu’ils soient de Djelfa ou des wilayas limitrophes qui ne possèdent pas encore de CAC ».
Pour ce qui est de la production locale de médicaments anticancéreux, le Dr Reda Belkacemi a rappelé qu’il y a actuellement 14 entreprises pharmaceutiques agréées pour la production d’anticancéreux. « Neuf sont en cours d’exploitation et 4 autres en cours de réalisation. Parmi ces neuf entreprises, il en existe une qui produit effectivement des anticancéreux en full process et sous forme sèche et on attend une production accrue durant cette fin d’année et en 2025. On espère aussi la production des formes injectables de ces médicaments ». L’intervenant a indiqué que « la production pharmaceutique nécessite une haute technologie et une protection du personnel sur le lieu de production car ce sont des médicaments cytotoxiques. Ceci, en sus du respect des normes de bonnes pratiques ».
Enfin et concernant les évaluations pharmaco-économiques dans la prise en charge du patient atteint de cancer, le représentant de ministère de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique a précisé « pour ce qui est des médicaments importés et des médicaments innovants, actuellement utilisés dans la prise en charge des cancéreux en Algérie, il faut savoir qu’au moment de l’enregistrement au niveau de l’ANPP et pour déterminer le prix, il y a une évaluation pharmaco-économiques qui lie l’efficacité du médicament, son prix et son impact économique ».
L’évaluation permet d’avoir le juste prix « pour permettre au patient algérien de bénéficier lui aussi des différents traitements utilisés à l’étranger dans le traitement du cancer », a-t-il conclu.
Hassina Amrouni