« L’année dernière, le confinement a empêché tout le monde de vivre le mois de Ramadhan avec son charme et ses veillées dans les quartiers ou dans les cafés. Mais il m’était impossible, comme ce fut le cas pour beaucoup de jeunes et même de moins jeunes de rester à la maison. Je sortais donc en dépit du couvre-feu ».
A l’instar de ses amis et du voisinage, Adlène, un jeune homme de 24 ans diplômé en infographie, faisait fi du black-out imposé par la situation sanitaire (Covid-19) et il l’avoue, tout en mettant en avant « la frustration » causée par l’interdiction de sortir et de devoir passer les soirées de Ramadhan à la maison.
« Je venais de soutenir mon mémoire de fin d’études avec succès, et au moment où il me fallait chercher un travail, le Covid-19 est arrivé et a chamboulé notre existence. Comme il n’y avait absolument rien à faire pendant la journée, je la passais à dormir. Ma vie, c’était la nuit ».
Adlène et ses amis passaient leurs soirées sur la terrasse d’un immeuble où habitent deux d’entre eux. Il souligne que cela leur évitait d’être dans la rue, « surtout que des éléments de sécurité faisaient des rondes pour faire respecter le couvre-feu ». « Nous faisions, par groupes de deux personnes, des parties de domino tout en respectant les mesures barrières. Nous portions la bavette et nous avions chacun son flacon de gel », assure-t-il, ajoutant que c’est presque la même chose cette année, le jeune homme n’ayant pas encore trouvé du travail.
Ce n’était pas la première fois qu’il dormait le jour pour veiller toute la nuit pendant le mois du jeûne. « Il y a quatre ans, le Ramadhan a coïncidé avec les vacances scolaires, je me couchais au petit matin » a-t-il affirmé.
Propos recueillis par Rachida Merkouche